Gaza la douleur, Netanyahou l’assassin

L’Etat palestinien à exiger est un rappel à la conscience du monde, et il ne faudrait pas que Netanyahou devienne la victime et les Palestiniens coupables. L’inversion machiavélique est insoutenable et la paix que cherchent les Palestiniens et une partie d’Israéliens ne peut être laissée aux pyromanes.

Par Tahar Bekri *

L’autre jour, j’entendais sur la Radio nationale française, France inter, le député européen et ancien journaliste, Bernard Guetta, qualifier Netanyahou de criminel. C’est peu dire. Sa haine orgueilleuse, sa volonté de brûler Gaza, civils et militaires, et son désir de mort au nom de la vengeance cachent ses projets néfastes d’empêcher par tous les moyens toute possibilité de négociation ou de naissance un jour d’un Etat palestinien. Sa destruction de Gaza en vrai Néron n’est pas différente de son peuplement colonial de la Cisjordanie. Tout est fait pour mettre à exécution le rêve du Grand Israël. Il sème la division entre Palestiniens, emploie un vocabulaire messianique pour en venir à bout de Gaza. Hamas n’est qu’un prétexte pour humilier la population, lui interdire les secours, détruire les hôpitaux, les écoles, les routes afin que l’aide ne puisse parvenir.

Voilà un homme contesté depuis des mois par les siens, des affaires de corruption lui collent à la semelle, qui ment à son opinion, sur la sécurité du pays, la parole savourant l’effusion du sang.

On peut reprocher à Hamas des actes condamnables sur le plan moral et la dignité humaine, la défense de la Palestine est d’abord un acte de justice, d’éthique, de haute lutte, de liberté d’un peuple, le dernier à être colonisé sur la terre. Résister n’est pas pratiquer l’injustifiable. Car en cela, la perte de crédibilité devant l’opinion internationale est irrémédiable et porte préjudice aux Palestiniens eux-mêmes. Les massacres de Kafr Kacem, Deir Yassin, Sabra et Chatila et, hier, Jabalia sont toujours en mémoire. Agir de la sorte ne peut convaincre le monde de votre propre cause.

L’Etat palestinien à revendiquer, à exiger est d’abord un rappel à la conscience du monde, et il ne faudrait pas que Netanyahou devienne la victime et les Palestiniens coupables. L’inversion machiavélique est insoutenable et la paix que cherchent les Palestiniens et une partie d’Israéliens ne peut être laissée aux pyromanes.

Le monde regarde et ne veut voir, entend mais il est sourd, mené dans l’erreur par l’un des hommes politiques les plus dangereux de l’Histoire moderne !  

* Poète et écrivain.

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