Nejib Chebbi : «La situation en Palestine ne doit pas détourner l’attention de la crise en Tunisie»

Le président du Front de salut national (FSN), Ahmed Nejib Chebbi, a réitéré la position de son parti en faveur de la criminalisation de la normalisation avec l’entité sioniste. Boycotter l’entité sioniste est une contribution à la lutte pour la libération de la Palestine, a-t-il souligné lundi 13 novembre 2023 lors d’une conférence de presse à Tunis.

Chebbi a rappelé que l’histoire des boycotts en tant que mouvement citoyen a prouvé leur efficacité dans l’élimination de l’apartheid en Afrique du Sud, en critiquant les «changements de position» de l’administration actuelle sur la question de la normalisation des relations avec l’Etat hébreu, «sous prétexte que le terme normalisation n’existe pas dans son lexique», dans une limpide allusion au président de la république Kaïs Saïed. La normalisation existe dans la politique américaine et dans les accords d’Abraham, a-t-il expliqué.

«La politique étrangère de la Tunisie doit être définie sans aucune ingérence d’un pays européen», a déclaré Chebbi, laissant entendre que ce qu’il a appelé «changement de position de l’actuelle administration» a été dicté par les partenaires européens de la Tunisie, qui sont totalement engagés en faveur d’Israël.

Nejib Chebbi a également souligné que l’aggravation de la situation dans les territoires palestiniens occupés ne doit pas détourner l’attention des Tunisiens de l’échec du gouvernement actuel à sortir le pays de la crise économique et financière, ajoutant que le projet de loi de finances 2024 et le dernier rapport Fitch sur la Tunisie indiquent que la situation économique du pays est «grave», a-t-il prévenu.

Le FSN s’efforce de parvenir à un consensus sur une feuille de route comprenant toutes les réformes politiques et économiques nécessaires, a souligné Chebbi.

«Après la fin de la guerre israélienne contre la bande de Gaza, nous retrouverons nos problèmes tunisiens», a-t-il lancé. Et d’ajouter : «Nous n’abandonnerons notre revendication d’un retour à la légalité constitutionnelle, aux libertés et à la nécessité de former un gouvernement de salut national».   

De son côté, Samir Dilou, autre dirigeant du FSN, a estimé que l’arrestation de la présidente du Parti destourien libre (PDL), Abir Moussi, prouve l’hostilité du pouvoir en place envers les opposants politiques, ajoutant que le FSN est solidaire avec l’opposante Chayma Issa, qui doit comparaître devant le premier tribunal militaire permanent de Tunis ce 14 novembre et devant la cour d’appel de Tunis le 23 novembre dans des procès intentés contre elle pour avoir exprimé des opinions sur les politiques du gouvernement.

I. B.

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