Lettre ouverte au Premier ministre belge à propos de sa position sur Gaza

Dans la lettre ouverte que nous publions ci-dessous, l’auteur, Tunisien vivant en Belgique depuis 60 ans, exprime toute sa profonde reconnaissance pour le Premier ministre belge, Alexander De Croo, qui a appelé récemment à mettre fin à la violence israélienne à Gaza, à fournir de l’aide humanitaire aux Palestiniens et à libérer les otages israéliens du Hamas. **

Par Khémaïs Gharbi *

Monsieur le Premier ministre,

Je tiens à vous exprimer ma profonde reconnaissance suite à votre récente déclaration publique condamnant les bombardements aveugles affectant gravement les civils palestiniens. Votre position reflète non seulement votre engagement envers la paix et les droits de l’homme, mais également la solidarité de la Belgique envers les principes humanitaires fondamentaux.

Votre parfaite symbiose avec les valeurs caractéristiques de la Belgique, en tant que nation toujours médiane, humaniste, et à l’avant-garde de la défense du droit international, est admirable et mérite d’être relevée et saluée.

Votre condamnation des actes causant la perte de vies humaines, avec 14 000 morts en 50 jours, 25 000 blessés, et 50 000 maisons détruites, témoigne de la compassion et de la responsabilité qui définissent votre politique sur la scène internationale.

Votre solidarité déclarée envers la population civile de Gaza est un honneur pour vous-même, votre gouvernement et pour la Belgique.

Cette position courageuse transcende les frontières, suscitant des éloges et des reconnaissances de dizaines de millions de citoyens, voire davantage, à travers le monde arabe. Votre prise de position claire et sans équivoque a été diffusée dans tous les pays arabes, illustrant l’impact positif de la Belgique sur la scène mondiale.

J’ai eu en effet l’occasion ces deux derniers jours de constater cet élan de reconnaissance en parcourant des chaînes arabes, où des millions de citoyens se sont félicités de votre engagement en faveur de la paix. Le témoignage (annexé à ce courriel) d’une petite fille de Gaza, implorant le monde de voler au secours de sa ville dévastée, a renforcé la pertinence de votre position. Ses paroles poignantes, réclamant de l’aide face à la faim, à la soif, et à la désolation, résonnent profondément dans tous les cœurs et soulignent l’urgence d’une action humanitaire rapide et salutaire.

En cette période critique, votre intervention courageuse et éclairée ainsi que votre compassion démontrent la capacité de la Belgique à être un phare d’espoir et de justice dans les régions du monde où ces valeurs font défaut.

Je vous félicite à persévérer dans votre engagement en faveur de la paix et à continuer de défendre les valeurs qui font de la Belgique un exemple inspirant pour le monde.

Je me sens comblé et honoré d’avoir choisi la Belgique comme pays d’adoption il y a plus de 60 ans, alors que je n’avais que 20 ans. Mon attachement à ce pays s’est constamment renforcé au fil des années, au point où j’ai ressenti le désir de mieux le servir avec les moyens dont je disposais. La publication de mon modeste ouvrage «Fenêtre sur la Belgique» en 1988, s’inscrivait dans cette volonté de contribuer à une meilleure connaissance de la Belgique, notamment pour faciliter l’intégration des immigrants. Traduit également en néerlandais sous le titre « België in de Kijker», il a été chaleureusement accueilli par le grand public ainsi que par les médias francophones et néerlandophones.

Aujourd’hui, à un âge où l’on se livre parfois à une rétrospective personnelle, je retrouve toutes les bonnes raisons qui ont motivé mon choix initial. Cela s’explique notamment par l’humanisme dont vous faites preuve, Monsieur le Premier ministre Alexander De Croo, ainsi que par le rôle important que la Belgique joue dans le monde.

Veuillez agréer, Monsieur le Premier ministre, Alexander De Croo l’expression de ma plus haute considération.

* Enseignant supérieur à la retraite, Bruxelles.

** Avec son homologue espagnol Perdo Sanchez, Alexander De Croo s’est rendu vendredi 24 novembre 2023, au poste frontière de Rafah, entre l’Égypte et la Bande de Gaza, juste au moment où un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas est entré en vigueur. Les deux Premiers ministres font pression pour un échange continu d’aide et d’otages afin que le cessez-le-feu de plusieurs jours se transforme en une trêve permanente. Sans aller aussi loin que son homologue espagnol, qui a formé l’espoir que la communauté internationale reconnaîtra la Palestine comme un État, De Croo a souligné la priorité de mettre fin à la violence israélienne à Gaza, de fournir de l’aide humanitaire et de libérer les otages israéliens du Hamas, «car ces mesures aideront réellement la population qui souffre», a-t-il déclaré.

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