Les 14 janvier, date d’anniversaire de la révolution populaire qui, il y a exactement 13 ans jour pour jour, avait chassé du pouvoir Zine El-Abidine Ben Ali, se succèdent et les espoirs qu’elle a suscités chez les Tunisiens s’estompent faisant place à la désillusion et à l’amertume. (Illustration : le 14 janvier célébré l’année dernière à Paris).
Par Elyes Kasri *
Finalement, ceux qui se sont ligués contre Feu Ben Ali avec des puissances et entités étrangères en pensant libérer la Tunisie de la dictature et du chômage, en plus d’autres motifs moins avouables, n’ont pas fait en treize ans mieux que Ben Ali bien que son règne fut loin d’être parfait et nécessitait des réformes et des changements profonds.
Le sentiment partagé par de nombreux observateurs est que la Tunisie continue à subir d’une manière encore plus aiguë les inégalités sociales et régionales, le chômage et la corruption, en plus d’un profond malaise et l’absence d’une vision d’avenir pour le pays.
Quant à la stature internationale de la Tunisie, mieux vaudrait ne pas en parler, ni en Europe, ni en Afrique, ni en Amérique ni même dans le monde arabe ou même la sous-région maghrébine.
Fin du délire révolutionnaire
De plus en plus d’analystes considèrent, avec une conviction de plus en plus ancrée, que le prétendu printemps arabe a été au mieux un faux espoir et au pire une mystification et un complot international avec la complicité d’une cinquième colonne locale.
Depuis le délire révolutionnaire fomenté par le «malheureux gendre» [Rafik Bouchlaka, ancien ministre des Affaires étrangères] et le sinistre «tartour» national [Moncef Marzouki, ancien président de la république] avec le Méphistophélès Cheikh [Rached Ghannouchi, président du parti islamiste Ennahdha et ancien président de l’Assemblée] tirant les ficelles comme un marionnettiste diabolique sur un fond de magma d’idéologies islamo-gauchistes, nationalistes arabes et anti-occidentales et anti-impérialistes d’une autre époque, la diplomatie tunisienne semble s’être empêtrée dans un jeu malsain des axes, perdant ainsi le nord et les repères qu’elle peine encore à retrouver dans un monde en pleine mutation qui se rapproche davantage de l’ébullition.
En fin de compte, de plus en plus se demandent non sans raison, tout ça pour ça?
* Ancien ambassadeur.
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