Imed El-Bey, président de l’Union régionale de l’agriculture et de la pêche de Nabeul et membre du Groupement interprofessionnel des fruits (Gifruits), a déclaré que la saison de récolte des agrumes se poursuit à un rythme soutenu et que l’agriculture vit cette période au rythme des récoltes des oranges maltaises.
Le Gifruits a commencé à exporter les premières expéditions d’oranges maltaises vers le marché français, principal consommateur de ce type d’agrumes, le 13 janvier courant, a précisé El-Bey, en révélant une augmentation de 30 000 tonnes de la production de maltaises par rapport à celle de l’année dernière, soit environ 100 000 tonnes, contre 70 000 tonnes.
El-Bey, cité par Mosaïque, a déclaré que les exportations d’oranges maltaises augmenteront cette année pour atteindre 12 000 à 15 000 tonnes, retrouvant leurs niveaux des années précédentes, plus du double de celui de l’année dernière : 7 000 tonnes.
El-Bey a aussi indiqué que le Gifruits, l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (Utap)et le ministère de l’Agriculture ont mené une campagne promotionnelle incitant le public à consommer les oranges maltaises, via divers supports médiatiques et notamment une publicité télédiffusée sur les chaînes françaises. Dans ce cadre, une journée promotionnelle aura lieu le 13 février prochain en France, avec la participation de représentants de l’Utap et d’exportateurs d’oranges maltaises.
Les structures spécialisées ont également mené des campagnes d’orientation et de sensibilisation auprès des agriculteurs pour les inciter à rationaliser leur utilisation des engrais et des pesticides dans leurs exploitations d’agrumes afin de préserver la qualité des fruits destinés à l’exportation.
Il convient de noter que l’année dernière, l’Association de défense des consommateurs en France avait diffusé des informations indiquant un pourcentage élevé d’acidité dans les oranges maltaises tunisiennes résultant de l’utilisation de pesticides, mais seuls 950 kg de ce fruit ont été renvoyés aux expéditeurs.
Y aurait-il de tels risques pour la récolte de cette année ? Réponse d’El-Bey : «Je pense que le problème n’est pas aussi grave qu’on l’avait présenté en raison de la faible quantité retirée du marché français. On a aussi intensifié les campagnes de sensibilisation à la rationalisation de l’utilisation des pesticides, afin de maintenir la confiance du marché français, très demandeur des oranges maltaises tunisiennes.»
Rappelons que l’orange maltaise, surnommée Reine des agrumes, est très appréciée notamment des consommateurs en Tunisie et en France, ce qui en fait l’un des fruits les plus demandés sur ces marchés. Son introduction en Tunisie remonte loin dans l’histoire. Selon Imed Bey, ses ancêtres ont transmis l’histoire selon laquelle une esclave a été ramenée de Malte et c’est elle qui aurait ramené cette plante avec elle, et c’est ainsi que le fruit prit le nom de maltaise en référence au pays d’origine de la jeune esclave.
Si beaucoup ne sont pas d’accord sur l’origine de ce fruit, hésitant entre l’Asie et l’Espagne, ce qui est sûr c’est que la Tunisie est le principal producteur mondial de ce fruit très prisé pour son goût et son parfum inimitables, au point qu’il est désormais appelé maltaises tunisiennes.
Le faible prix des agrumes dû à l’abondance de la production et à la coïncidence des dates de récolte, le prix de vente des maltaises de petit gabarit atteint sur le marché tunisien deux dinars les cinq kilogrammes, tandis que le prix du reste des agrumes varie entre 800 millimes et un dinar ou un dinar et demi le kilogramme.
Il est à noter que le gouvernorat de Nabeul accapare entre 70 et 80% de la production nationale des agrumes, dans des vergers représentant les deux tiers de la superficie cultivée dans toute la république, ce qui en fait le premier gouvernorat produisant des agrumes.
Dans ce contexte, El-Bey a réitéré son appel aux structures concernées par l’accompagnement financier et administratif de l’agriculteur pour maintenir le système de production et la continuité de sa contribution à l’économie tunisienne.
I. B.
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