Le MAE tunisien appelle à établir la vérité sur la mort de Marouen Chouk tué par la police canadienne

Alors que les autorités et l’Unité des enquêtes spéciales enquêtent sur la mort de Marouen Chouk, un Tunisien de 29 ans tué la semaine dernière par la police canadienne à Oakville, le ministère des Affaires Étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger a appelé les autorités canadiennes à œuvrer aussi rapidement que nécessaire pour déterminer les responsabilités dans ce drame.

Le ministère a indiqué que ses services continuent de suivre de près cette affaire, en coordination avec les missions diplomatique et consulaire au Canada ainsi que l’Ambassade du Canada en Tunisie, qui sont en contact permanent avec le ministère fédéral des Affaires étrangères canadien, les autorités de la province de l’Ontario et la police d’Oakville.

Cette coordination «vise à déterminer rapidement toutes les circonstances et faits liés à cet incident et établir les responsabilités administratives et pénales, rapidement et sans délai d’autant que des informations préliminaires, non confirmées, indiquent que le défunt ne constituait nullement un danger tel, justifiant qu’il soit la cible de sept coups de feu tirés par deux policiers», ajoute la même source.

Le Ministère a de ce fait appelé les autorités canadiennes, «dans le cadre du respect des droits de l’Homme et des lois, à œuvrer aussi rapidement que nécessaire pour déterminer les responsabilités dans ce dramatique incident.».

De son côté, l’Unité des enquêtes spéciales (UES) de la province a annoncé mener une enquête en précisant que les faits se sont déroulés le 2 mars vers 1h40 quand des agents se sont rendus dans une résidence située sur Stanbury Road après avoir reçu un appel au 9-1-1 concernant une agression à l’arme blanche : «La police a trouvé l’homme à l’intérieur de la résidence et ont déchargé leur arme sur lui. La mort de l’homme a été constatée sur les lieux».

Dans son communiqué, l’UES indique que 6 enquêteurs et 3 spécialistes des sciences judiciaires ont été affectés au dossier, en priant toute personne qui pourrait avoir des renseignements utiles, notamment sous forme de vidéo ou de photographies, dans le cadre du dossier à communiquer avec l’enquêteur principal au 1 800 787-8529 ou avec nous sur le site dédié.

Quant au père de la victime, Nejib Chouk, il a publié un message sur le tragique décès de son fils Marouen âgé de 29 ans qui vit au Canada depuis huit ans : «Notre douleur est immense et on vit le pire cauchemar de notre vie».

Nejib Chouk, qui s’est rendu sur place avec son épouse, indique également que l’enquête est en cours et qu’une vidéo donnée aux enquêteurs démontre que les deux policiers à la gâchette facile ont tiré sept coups de feu «comme si mon fils avait une arme ou comme s’il constituait une menace…», a-t-il écrit en ajoutant que son fils est un jeune homme très calme et ne peut commettre un acte pareil, «sauf sil était lui même gravement agressé et que sa vie était en danger».

D’après l’UES, les deux policiers sont en état d’arrestation et sous enquête criminelle : c’est une bavure policière évidente, a-t-il encore ajouté, avant de conclure : «Je remercie M. l’ambassadeur et le Monsieur le consul de Tunisie qui se sont saisi du suivi l’affaire et m’ont assuré, que selon leurs divers sources, Marouen était irréprochable pour sa conduite et bien aimé de la communauté de Toronto, ils m’ont assuré qu’il feraient tout pour que cette affaire soit élucidée».

Y. N.

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