Pour briser l’isolement régional, l’Algérie resserre ses liens avec la Tunisie et la Libye

Cherchant à briser son isolement régional croissant, l’Algérie souhaite instituer des réunions périodiques avec ses voisins tunisiens et libyens car les tensions ont mis en péril ses liens avec ses voisins ouest-africains. Ses positions dures à l’égard du Maroc ont rendu l’Union du Maghreb arabe obsolète.

Après que les relations avec l’Espagne se soient détériorées suite à la crise diplomatique entre Alger et Rabat au sujet du Sahara occidental, l’Algérie a été confrontée à des crises successives avec un certain nombre de pays africains, dont le Mali, le Niger et la République démocratique du Congo.

Le président tunisien Kaïs Saïed a déclaré, à l’issue d’une visite en Algérie où il a participé à un sommet des pays producteurs de gaz, qu’une réunion tripartite tuniso-algéro-libyenne des dirigeants des trois pays se tiendrait après le mois de jeûne musulman du Ramadan, qui a commencé le 11 mars. Des réunions tripartites se tiendront ensuite tous les trois mois.

La Mauritanie, dont le dirigeant a également participé au sommet du gaz, aurait refusé l’invitation de l’Algérie à se joindre aux réunions entre l’Algérie, la Libye et la Tunisie.

Le président Saïed a rencontré dimanche 3 mars 2024 son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune et le chef du Conseil présidentiel libyen, Mohamed Menfi.

Selon un communiqué de presse publié par la présidence algérienne, les présidents ont discuté des résultats du forum gazier et de la situation qui prévaut dans la région du Maghreb. Saïed a également eu une réunion séparée avec Tebboune au cours de laquelle ils ont passé en revue les relations bilatérales.

Le politologue Mohamed Larbi Ayari a déclaré : «L’Algérie veut briser son isolement géopolitique à travers un partenariat avec la Tunisie et la Libye». Et d’ajouter : «L’Algérie est désormais presque totalement isolée, elle mise donc sur des partenariats avec la Libye et la Tunisie voisines. La partie tunisienne a besoin du soutien politique et économique de l’Algérie. L’Algérie pourrait être contrainte de doubler la part de la Tunisie dans les approvisionnements en gaz qui traversent sa frontière vers l’Europe.»

La récente visite du chef d’état-major de l’armée algérienne, Saïd Chengriha, au Rwanda a déclenché une crise entre l’Algérie et la République démocratique du Congo, qui a exprimé son mécontentement face à ce voyage et à la signature d’un accord militaire entre l’Algérie et le Rwanda, qui accuse le Congo de soutenir un mouvement séparatiste qui tente de prendre le contrôle de la région du Nord-Kivu, à l’est du pays.

Les liens de l’Algérie avec le Mali se sont également sérieusement détériorés après que Bamako a pris l’initiative d’annuler un accord de paix et de réconciliation parrainé par l’Algérie en 2015, tout en accusant Alger d’«ingérence dans ses affaires intérieures et de parrainage d’organisations terroristes».

Avant cela, l’Algérie était confrontée à une crise avec le Niger après que Niamey ait repoussé une tentative de médiation algérienne entre la junte militaire au pouvoir au Niger et l’ancien président Mohamed Bazoum.

L’Algérie se méfie également de l’Initiative atlantique lancée par le roi du Maroc Mohammed VI qui offre aux pays d’Afrique de l’Ouest un accès facilité à l’Atlantique.

Traduit de l’anglais.

Source : The Arab Weekly.

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