Google Doodle célèbre la fête nationale tunisienne à notre place

Alors que, le mercredi 20 mars 2024, la Tunisie officielle n’a pas cru devoir célébrer, avec le faste et la solennité requises, le 68e anniversaire de l’indépendance du pays, le logo du moteur de recherche Google, tel qu’il est apparu ce jour-là à ses utilisateurs en Tunisie, a tenu à commémorer à sa manière cette date marquante pour les Tunisiens, scellant leur indépendance de la domination française. Pour peu, certains d’entre eux, grands patriotes devant l’Eternel, auraient parlé d’ingérence étrangère.

Par Imed Bahri

Google Doodle a célébré «notre» 20 mars en faisant un clin d’œil à la fête nationale tunisienne, puisque le logo du moteur de recherche destiné aux utilisateurs de notre pays intègre une illustration de notre drapeau rouge et blanc flottant haut dans le ciel.

«Ce jour-là, en 1956, le pays le plus septentrional d’Afrique accédait officiellement à son indépendance et mettait fin à des décennies de protectorat français. Pour célébrer cette journée, des défilés sont généralement organisés dans la capitale du pays, Tunis, et des représentants du gouvernement et des citoyens assistent à des cérémonies de dépôt de couronnes en l’honneur de ceux qui se sont battus pour la liberté de leur nation», a écrit Google Doodle.

Malheureusement, et contrairement aux traditions, ces défilés et ces cérémonies n’ont pas eu lieu, et c’est à peine si on a vu le drapeau national brandi dans les rues des différentes villes du pays. Il est vrai qu’avec la crise qui y sévit depuis plusieurs années, l’atmosphère générale est plutôt morose.

Ce n’est cependant pas là la seule explication, puisqu’il y a aussi aujourd’hui en Tunisie des parties politiques, proches du pouvoir, qui pensent que l’indépendance dont on parle est purement formelle, que l’indépendance réelle n’a pas encore eu lieu et que le pays reste encore dominé par des lobbys d’intérêt liés à des puissances étrangères.

Pour Saïed la libération nationale reste encore à faire

Aussi le président de la république Kaïs Saïed, qui ne cesse d’invoquer, dans la plupart des déclarations officielles, la «souveraineté nationale» et de dénoncer des ingérences étrangères dans les affaires intérieures de la Tunisie, n’a-t-il pas cru devoir présider une cérémonie officielle ou donner un discours de circonstance à l’occasion du 68e anniversaire de l’indépendance, laquelle est historiquement incarnée par Habib Bourguiba, qui avait conduit la lutte contre la colonisation française et largement contribué à l’édification de l’Etat moderne.

Pour le locataire du Palais de Carthage, dont le mandat s’achèvera à l’automne prochain et qui semble parti pour un second, la «libération nationale» n’a pas eu lieu et reste à faire puisqu’il inscrit son projet politique, inauguré par la proclamation de l’état d’urgence le 25 juillet 2021, sous cette rubrique. Comme quoi, un «combattant suprême» en cache souvent un autre.

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