Hunter Biden, ou quand le chasseur devient la proie

Trump espère un come-back triomphateur, Biden souhaite rester locataire de la Maison blanche pour un autre bail de quatre ans. En perspective de la présidentielle du 4 novembre prochain, chacun des deux camps attend impatiemment en embuscade son adversaire direct dans sa ligne de mire, prêt à vider son chargeur et lui asséner le coup de grâce si les temps se gâtent. Une guerre sans répit où les belligérants doivent avoir la gâchette sûre.

Par Mohsen Redissi *

Il dort en chien de fusil, il est aux abois, traqué comme un vulgaire gibier. Une chasse à courre est lancée pour lire les indices laissés derrière lui. Une meute de rabatteurs chevronnés et rodés à la guerre médiatique traque ses traces. La chasse à l’homme ne connaît ni saison ni repos.

Gibiers de potences

Hunter Biden, le fils du président américain, est dans le viseur de la justice. Il est l’homme à abattre; mais ses pisteurs savent qu’en touchant le fils, c’est le père qu’on blesse et qu’on saigne. Il est accusé d’avoir organisé des battues dans des terres lointaines. Son père, Joe Biden, à l’époque vice-président sous Barack Obama, est accusé d’avoir usé et abusé de ses crocs et de ses griffes en faveur de son fils. Hunter n’a réussi à signer des contrats frauduleux en Ukraine et en Chine qu’à la faveur du lobbyisme de son père. Hunter a délibérément omis de reporter les revenus sur sa déclaration d’impôts. Un préjudice estimé à 1,3 million d’euros pour le trésor public américain. Une belle évasion, malheureusement elle est fiscale. Le boomerang revient et fauche son envoyeur.

La justice reproche à Biden fils d’avoir menti auparavant en remplissant le formulaire de vérification des antécédents, Background Check. Un fichier primordial; chaque demandeur de port d’arme doit remplir chez son armurier avant d’acheter et posséder en toute légalité une arme à feu. Hunter, à l’affût, a camouflé la vérité, lui la fine gâchette. A l’époque il était accro aux stupéfiants. Il est pris au piège, armes à feu et drogues ne font pas bon ménage. Mentir est un délit fédéral, le contrevenant est poursuivi pour parjure.

Tous les coups sont permis

Les Biden père et fils sont dans le même carnier, deux cibles privilégiées dans la longue vue des Républicains. Ils sont accusés de parjure.

Biden fils a été entendu dans le cadre de l’enquête que mènent les parlementaires républicains pour relancer la procédure de destitution du président.

Biden père a menti au peuple américain en remplissant de fausses déclarations sur la fortune de sa famille. Pour lui porter le coup de grâce, les Républicains le chargent de népotisme.

La campagne pour l’élection présidentielle a déjà démarré. Un échange de tirs acerbes et d’accusations s’est installé entre les deux grandes formations politiques à la place d’échange de civilité. Une guerre des clans où info et intox s’entremêlent. Les Républicains ajustent leurs tirs. Selon eux, Biden père et fils, chacun a reçu un pot-de-vin de 5 millions de dollars du groupe Burisma, une société d’énergie ukrainienne, dont Hunter était l’administrateur. De l’autre côté, Donald Trump est accusé d’avoir essayé, pour achever son adversaire, de troquer l’ouverture d’une enquête sur les activités des Biden en Ukraine en échange du déblocage d’une importante aide militaire s’il est réélu. Telle est la riposte des Démocrates, telle est leur dernière salve.

Chacun des deux camps attend impatiemment en embuscade son adversaire direct dans sa ligne de mire, prêt à vider son chargeur et lui asséner le coup de grâce si les temps se gâtent.

Trump espère un come-back triomphateur, Biden souhaite rester locataire de la Maison blanche pour un autre bail de quatre ans. C’est une bataille sans merci où tous les coups sont permis, aucun des deux candidats ne sortira de cet imbroglio politico-juridique sans avoir perdu quelques plumes.

* Fonctionnaire à la retraite.

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