Washington pointe des «problèmes importants en matière de droits de l’homme»  en Tunisie

Le Bureau de la démocratie, des droits de l’homme et du travail au sein du Département d’Etat américain publie chaque année un rapport sur la situation des libertés et de la démocratie dans le monde, pays par pays. Nous publions ci-dessous le résumé du rapport sur la Tunisie pour l’année 2023.

Les partisans du pouvoir en Tunisie, qui est sévèrement critiqué ici, parleraient volontiers d’ingérence dans les affaires intérieures du pays. Ils souligneraient aussi, à juste titre, le peu de crédibilité des Américains dont l’intérêt pour les libertés et les droits est à géométrie variable puisqu’ils laissent Israël, leur allié de toujours, commettre tous les crimes imaginables, y compris celui de génocide, dans les territoires palestiniens, s’ils ne défendent pas, effrontément, ces crimes et en minimisent la gravité, comme cela se passe pour Gaza, où les habitants, soumis à une guerre atroce depuis le 7 octobre dernier, n’ont pas cessé de compter leurs morts, blessés et disparus sous les décombres des bâtiments détruits par l’armée israélienne, qui plus est, avec l’aide d’armes et de renseignements américains.

«Washington doit commencer par balayer devant sa porte avant de s’ériger en donneur de leçon à l’univers tout entier en matière de respect du droit, à commencer par le plus important d’entre eux : le droit international qu’il n’a de cesse de piétiner par ses vétos aux Nations-Unies contre toute résolution défendant les droits du peuple palestinien», dirait, à juste titre, un partisan du président Kaïs Saïed. Il dirait aussi: «Les Américains seraient bien inspirés de ne pas censurer les libertés académiques dès qu’il s’agit de décrire les crimes de guerre d’Israël et de ne pas arrêter les étudiants qui manifestent dans les campus pour exiger le respect des droits des Palestiniens et l’arrêt du génocide perpétré actuellement par Israël à Gaza».

I. B.

Résumé du rapport

Il y a eu une augmentation significative au cours de l’année des arrestations, des détentions et des enquêtes visant des hommes politiques de l’opposition, des journalistes et autres personnalités des médias, des avocats et d’autres critiques présumés du gouvernement tunisien.

Les problèmes importants en matière de droits de l’homme comprenaient des informations crédibles faisant état de torture ou peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants de la part du gouvernement; arrestations ou détentions arbitraires; de graves problèmes d’indépendance du pouvoir judiciaire; prisonniers ou détenus politiques; ingérence arbitraire ou illégale dans la vie privée; de graves restrictions à la liberté d’expression et à la liberté des médias, y compris des arrestations ou des poursuites injustifiées contre des journalistes, la censure ou l’application ou la menace d’appliquer des lois pénales sur la diffamation pour limiter l’expression; de sérieuses restrictions à la liberté sur Internet; une ingérence substantielle dans la liberté d’association, y compris des lois trop restrictives sur l’organisation, le financement ou le fonctionnement des organisations non gouvernementales et de la société civile; restrictions du droit de quitter le pays; le refoulement des réfugiés vers un pays où ils risquent d’être torturés ou persécutés; des restrictions graves et déraisonnables à la participation politique; une grave corruption gouvernementale, à la fois de haut niveau et généralisée; les crimes impliquant des violences ou des menaces de violence contre les Tunisiens noirs et les Africains subsahariens; les lois criminalisant les relations sexuelles consensuelles entre adultes de même sexe et l’application de ces lois; les crimes impliquant de la violence ou des menaces de violence ciblant les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres, queer ou intersexuées; et des restrictions importantes à la liberté d’association des travailleurs.

Le gouvernement a pris des mesures crédibles pour lutter contre l’impunité ou réduire les abus, mais les groupes de défense des droits humains ont fréquemment affirmé que les enquêtes sur les abus commis par la police, les forces de sécurité et les responsables des centres de détention manquaient de transparence et se heurtaient à de longs retards et à des obstacles procéduraux. Les enquêtes très médiatisées sur d’anciens responsables gouvernementaux, parlementaires, personnalités des médias et hommes d’affaires sur des accusations de corruption, de complot et de terrorisme ont également manqué de transparence.

Lire l’intégralité du rapport en anglais.

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