Marche de soutien à la Palestine à Paris   

Les manifestations de soutien à la Palestine se poursuivent un peu partout en Occident, mais l’énorme mobilisation populaire pour un cessez-le-feu à Gaza ne semble pas impressionner les Etats occidentaux, qui maintiennent leur soutien à Israël, au risque d’être associés, dans la conscience mondiale, au génocide perpétré par l’Etat hébreu contre les Palestiniens.

Reportage de Abdellatif Ben Salem  

Hier, samedi 18 mai 2024, et pour le énième samedi successif, les Parisiennes et les Parisiens sont descendus dans la rue. Pour célébrer les 76 ans de la «Nakba» («désastre»), l’exode forcé des Palestiniens en 1948, chassés de leurs terres par les groupes terroristes israéliens de l’Irgoun et de la Hagana.

Ils ont défilé pour exprimer leur soutien à la juste cause du peuple palestinien et à son droit à fonder son Etat indépendant aux frontières internationalement reconnues. Pour appeler à un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza, détruite aux trois quarts par l’armée israélienne, qui a fait, depuis le 7 octobre dernier, près de 40 000 morts, aux deux tiers composés de femmes, d’enfants et de vieillards. Et pour faire pression sur l’Etat français, qui continue de regarder ailleurs, afin qu’il mette fin à son soutien au gouvernement d’extrême-droite conduit par le Premier ministre génocidaire Benjamin Netanyahu.

Des milliers de manifestants – une vingtaine de milliers selon certaines sources –, dont beaucoup de juifs antisionistes, ont défilé dans les rues de Paris. Des représentants de partis (Nouveau parti anticapitaliste, Parti communiste français) et d’organisations de la société civile encadraient la marche. Un important dispositif de police était présent sur place.

«Un peu moins d’une heure avant que la marche de soutien à la Palestine ne s’élance, ce samedi 18 mai, de la place de la République à Paris, les keffiehs s’empilent sur les étals des marchands, avant d’être rapidement balancés sur les épaules, tandis que les drapeaux virevoltant au-dessus du bitume gris s’échangent à un rythme quasi métronomique », écrit Libération, l’un des rares journaux à avoir rendu compte de l’événement.

Dans le cortège, beaucoup de drapeaux palestiniens, de slogans «Palestine vivra !». «On sait très bien que notre manifestation ne va pas tout solutionner. On est ici pour donner de la visibilité et de la crédibilité. Ce n’est pas une question politique ou de religion. On veut une situation de paix et rien de plus». «Les massacres continuent à la vue du monde entier. On s’en prend aux civils. Nous, on veut juste la paix, c’est quelque chose d’humain », déclare un autre. «On refuse que notre gouvernement soit complice», lance une manifestante.

Pour commémorer le 76e anniversaire de la «Nakba», les manifestants ont brandi des clés, référence aux précieux trousseaux de leurs logements que les 760 000 Palestiniens poussés à l’exil à l’époque (dans les pays voisins comme le Liban, la Syrie, la Jordanie, l’Egypte ou l’actuel Cisjordanie) avaient emportés avec eux dans l’espoir d’un retour rapide.

Soixante-seize ans après, Israël continue d’occuper des territoires arabes et d’étendre ses frontières, refusant de fixer définitivement les siennes, car, en tant qu’état colonial, survivance d’un monde que l’on croyait révolu, son seul projet et de restaurer une Judée mythique, mais qui s’étendrait de la mer Méditerranée au fleuve Euphrate, selon les projets expansionniste  de l’extrême-droite au pouvoir actuellement à Tel Aviv.  

   

  

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