L’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a soutenu «l’instant du 25-Juillet», c’est-à-dire la proclamation de l’état d’exception par le président de la république Kaïs Saïed, le 25 juillet 2021, «mais il ne donne jamais de carte blanche».
C’est ce qu’a déclaré Noureddine Taboubi, le secrétaire général de la centrale syndicale, lors du congrès de l’Union régionale du travail de Zaghouan, dimanche 2 juin 2024, ajoutant que «les positions de l’UGTT sur le dialogue national étaient claires et il a clairement exprimé son refus d’y participer, car l’organisation a toujours été du côté du peuple tunisien et de ses intérêts, attachée à ses propres principes et défendant les libertés publiques et individuelles, la liberté d’expression et la liberté de la presse», laissant ainsi entendre que celles-ci ne sont pas aujourd’hui respectés ou qu’elles seraient menacées.
«L’UGTT participe à toute initiative qui sert le pays, mais rejette toute présence de pure forme», a déclaré Taboubi, ajoutant que la centrale syndicale est «favorable à tout véritable partenariat national pour un meilleur avenir de la Tunisie, surtout que notre pays possède une véritable richesse humaine qui mérite d’être mieux exploitée pour le faire progresser, car il a besoin de l’apport de tous».
Sur un autre plan, Taboubi a assuré que l’UGTT «n’est pas en crise et tous ceux qui colportent cette rumeur cherchent à diviser l’organisation», a-t-il dit, ajoutant que la centrale syndicale a «mené de nombreux combats pour préserver son indépendance et a réussi à réaliser de nombreux acquis et accords signés dans tous les secteurs».
«L’UGTT est une organisation nationale militante qui a joué – et continuera à jouer – son rôle national et social», a encore lancé Taboubi, en réponse à ceux qui cherchent à cantonner l’UGTT dans son rôle strictement syndical, en rappelant le rôle de l’organisation ouvrière dans la lutte pour la libération nationale. L’UGTT «a toujours été active, forte et indépendante et est sorti encore plus forte de toutes les crises qu’elle a connues», a lancé Taboubi. «Les expériences passées ont prouvé que tous ceux qui ont tenté d’utiliser l’UGTT pour leurs propres intérêts ont tous été rejetés de ses rangs, et n’y sont finalement restés que les syndicalistes libres», a-t-il souligné.
I. B.