France : manifestations féministes contre l’extrême droite

Après la victoire du Rassemblement national (RN) de Marine Le Pen et Jordan Bardella aux récentes élections européennes, les mouvements de femmes ont tenu à manifester pour avertir l’opinion contre une probable arrivée de l’extrême-droite au pouvoir en France à la faveur des législatives anticipée dont le premier tour est fixé au 30 juin courant.

Reportage de Abdellatif Ben Salem *

Plusieurs rassemblements et manifestations féministes contre l’extrême droite ont ainsi été organisés à Paris et partout en France, dimanche 23 juin 2024, pour dénoncer le «danger» pour les droits des femmes que représenterait une victoire du RN et le «féminisme de façade» de ce parti d’extrême droite, à une semaine du début du scrutin.

Quelque 13 000 personnes, selon la préfecture de police, et 75 000, selon les organisateurs, en majorité des femmes mais aussi des hommes, ont manifesté à Paris en arborant le violet, couleur emblématique du féminisme, à l’appel de plus deux cents associations (Fondation des femmes, Planning familial, #Noustoutes…), ONG (Oxfam, France Terre d’asile…) et syndicats (CGT, CFDT…).

Au niveau national, 33 800 personnes ont été recensées (Paris compris) dans 53 rassemblements, de source policière. Les organisateurs en ont compté trois fois plus, à comparer avec les 250 000 (autorités) et 640 000 (CGT) qui ont défilé, la veille, contre l’extrême droite, en France, à l’appel des syndicats, dont 75 000 à 250 000 à Paris.

Dans les pancartes brandies, on lit notamment «Ni mari ni patron, ni Marine ni Macron», «Le machisme fait le lit du fascisme», «L’extrême droite doit reculer, pas nos droits», «Femme et jeune, la double peine», «RN sexiste, riposte féministe», ou encore «Lesbiennes contre le fascisme».

Les manifestantes affirment craindre pour l’égalité sociale, les droits des femmes et le pouvoir d’achat. La vision de la famille du RN, conservatrice et réactionnaire, inquiète aussi beaucoup les militantes féministes. «A chaque fois que l’extrême droite arrive au pouvoir quelque part, elle s’attaque au droit à l’avortement, je ne vois pas pourquoi il y aurait une exception française», a déclaré à la presse Sarah Durocher, présidente du Planning familial.

* Collaborateur à Paris.