La préservation de l’environnement nécessite un nouveau cadre législatif, mais également, de la part des citoyens, un sentiment d’appartenance et de l’engagement.
C’est ce qu’a déclaré le président de la république, Kais Saïed, en recevant, lundi 6 janvier 2024, le chef du gouvernement, Kamel Maddouri, au Palais de Carthage, comme pour rappeler aux citoyens qu’ils ne peuvent se contenter de se plaindre à la détérioration de leur environnement, processus auquel ils participent eux-mêmes activement par leur laisser-aller et leur manque de discipline, notamment en matière de gestion des ordures ménagères.
D’après un communiqué officiel, le chef de l’Etat a souligné que la préservation de l’environnement en Tunisie n’est pas liée au nombre d’institutions, mais plutôt à leur efficacité. «Un environnement sain nécessite des institutions jouant un rôle solide. Certaines ne remplissent malheureusement pas leur rôle comme il se doit, alors qu’une importante partie du budget de l’Etat leur est allouée, sans résultat», a-t-il souligné, en recommandant de travailler sur la production d’énergie à partir des déchets, méthode qui a prouvé son efficacité dans plusieurs pays.
Le même jour, au Palais du gouvernement à la Kasbah, un conseil ministériel s’est tenu sous la présidence du chef du gouvernement et a été consacré à l’examen des moyens visant à améliorer la gouvernance du système de propreté et de protection de l’environnement. Un programme d’action assorti d’un échéancier a été adopté afin d’améliorer les systèmes de gestion des déchets et la situation environnementale en général.
Le ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche et celui des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières sont appelés à affecter une réserve foncière dans les différentes régions du pays pour permettre la création d’unités de traitement des déchets en fonction des besoins.
La situation des 165 décharges publiques exploitées par les communes va être examinée, dans le but de rationaliser les interventions d’entretien et d’instituer une coopération entre les communes dans ce domaine et de regrouper les décharges de manière à réduire le coût de la dégradation de l’environnement.
Il a été également question d’œuvrer à surmonter les difficultés qui entravent l’entretien et la remise en état des décharges, dont notamment celles situées dans les domaines public et privé de l’État tels que les forêts, les sebkhas, les vallées et les terres agricoles.
Un appui financier exceptionnel devra être mobilisé au profit des communes afin de promouvoir la complémentarité entre le public et le privé, tout en veillant, en parallèle, à renforcer la supervision et le suivi de l’exploitation.
Un système de tri sélectif sera mis en place dans le cadre d’une démarche progressive en commençant par les grands producteurs et les endroits fermés.
Une ligne de financement sera cherchée aux fins de maintenir et d’améliorer les décharges municipales utilisées pendant une période de 3 à 5 ans jusqu’à l’installation des unités de traitement et de valorisation programmées.
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