C’est un rituel qui marque la profondeur historique et la pérennité des relations entre la Tunisie et l’Algérie : la commémoration, le 8 février de chaque année, de l’anniversaire du bombardement du village tunisien Sakiet Sidi Youssef (gouvernorat du Kef), à la frontière tuniso-algérienne, crime de guerre commis par l’aviation militaire française, et qui a vu le sang mélangé des deux peuples voisins.
Hier, le chef du gouvernement Kamel Maddouri et son homologue algérien Nadir Larbaoui ont tenu à célébrer ensemble, sur le lieu même de la tragédie, le 67e anniversaire de ce bombardement survenu le 8 février 1958 et au cours duquel des dizaines de personnes sont tombées en martyrs, notamment des écoliers tunisiens.
A cette occasion, Maddouri a souligné l’importance de cette commémoration, à la lumière de la grande dynamique que connaissent les relations tuniso-algériennes. Il a rappelé, dans ce sens, la visite du président de la république Kaïs Saïed en Algérie pour participer à la célébration de la Fête de la Révolution algérienne ou encore la tenue de nombreuses réunions bilatérales dont, notamment, la Commission mixte tuniso-algérienne et la Commission mixte pour le développement et la promotion des zones frontalières.
Tout en mettant en évidence la profondeur historique de la relation entre la Tunisie et l’Algérie, Maddouri a fait savoir qu’un avenir commun entre les deux pays nécessite la mise en place d’une stratégie globale capable de réaliser leur développement commun, tout en appelant à renforcer la coopération bilatérale et la coordination sécuritaire dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, la contrebande et le crime organisé.
De son côté, le premier ministre algérien Nadir Larbaoui a salué l’épopée héroïque du peuple tunisien dans soutien du peuple algérien durant sa lutte de libération nationale, considérant que l’évènement de Sakiet Sidi Youssef restera un symbole de fraternité et un pilier pour la construction d’un avenir commun.
Il a noté que l’étape actuelle nécessite davantage de coopération et d’intégration conjointes pour soutenir les relations bilatérales, qu’il a qualifiées d’«exemplaires», exprimant sa satisfaction des résultats de la Haute commission mixte tuniso-algérienne et de la feuille de route établie par le Comité bilatéral pour le développement et la promotion des zones frontalières en vue d’améliorer les conditions de vie des habitants de ces zones.
La cérémonie a été marquée par la présence, du côté tunisien, du ministre de l’Intérieur Khaled Nouri, du conseiller du gouvernement chargé des affaires diplomatiques Riadh Essid et du secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères Mohamed Ben Ayed.
Du côté algérien, ont été présents le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Brahim Merad, le ministre des Moudjahidine et des Ayants droit Laïd Rebiga et le secrétaire d’Etat auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé de la Communauté nationale à l’étranger, Sofiane Chaib.
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