Tunisie : le détail des peines infligées aux accusés dans l’«affaire Instalingo»

La deuxième chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis a prononcé, le 5 février 2025, des peines cumulées totalisant plus 700 ans de prison à l’encontre des prévenus de l’affaire de la société de communication Instalingo. Nous reproduisons ci-dessous le détail des peines prononcées contre les accusés.

L’affaire Instalingo concerne une société de médias créée en 2015 et basée à Sousse, officiellement spécialisée dans la création de contenu de communication numérique et dans la gestion de pages et la production de contenu pour les réseaux sociaux. Ses dirigeants ont été accusés de complot contre la sécurité de l’État en lien avec des accusations de déstabilisation des institutions tunisiennes via des campagnes médiatiques.

Les accusés ont été poursuivis pour complot contre la sûreté de l’Etat ayant pour but de changer la forme du gouvernement. Et d’avoir utilisé les prérogatives de leur fonction ou profession pour inciter au désordre, déstabiliser l’État et blanchir l’argent.

Parmi la quarantaine de condamnés, on trouve Rached Ghannouchi, président du mouvement Ennahdha et ancien président de l’Assemblée, condamné à 22 ans de prison et à une amende de 80 000 dinars, ainsi que son fils Moadh Kherij (35 ans), sa fille Soumaya Kheriji (25 ans), son gendre Rafik Abdessalem, ancien ministre des Affaires étrangères (35 ans).

On trouve également parmi mes accusés d’anciens ministres, de hauts responsables du mouvement Ennahdha et de jeunes blogueurs et influenceurs : Hichem Mechichi, ancien chef de gouvernement a été condamné à 35 ans de prison; Lotfi Zitoun, ancien ministre des Affaires locales (35 ans); Riadh Bettaieb, ancien ministre de l’Investissement et de la Coopération internationale (8 ans); Sayed Ferjani, ancien député (13 ans); Lazhar Longo, ancien directeur général des services spéciaux (15 ans de prison, une amende de 300 000 dinars et la confiscation d’un bien immobilier lié à l’affaire); Mohamed Ali Al-Aroui, ancien porte-parole du ministère de l’Intérieur (13 ans).

On citera aussi parmi les condamnés Chahrazade Akacha, journaliste, qui a écopé de 27 ans de prison, Ouadhah Khanfar, journaliste (32 ans); Chadha Haj Mbarek, journaliste (5 ans); Achraf Khadhraoui (17 ans); Achraf Barbouch (6 ans); Achraf Omar (6 ans); Bachir Youssefi (27 ans); Taoufik Sebaï (8 ans); Habib Seboui (6 ans); Hamdi Boumiza (18 ans); Haykel Khili (38 ans): Rami Ben Afia (25 ans); Salem Khili (48 ans); Samia Sbabti (10 ans); Slim Jebali (12 ans); Sabrine Atiri (25 ans et 1 mois); Safinaz Ben Ali (6 ans); Adel Daâdaâ, homme d’affaires (38 ans); Abdelkrim Arnous (32 ans); Abdelkrim Slimane (15 ans); Lotfi Hidouri (27 ans);; Lamia Daâdaâ (6 ans); Majoul Ben Ali (25 ans); Mohamed Hachfi (25 ans); Meriam Daâdaâ (6 ans); Mehdi Jmal (6 ans); Haythem Khili (38 ans); Hilel Korchi (38 ans); Yahia Khili (18 ans).  

La plupart des condamnés sont en prison, mais un certain nombre d’entre eux sont en fuite à l’étranger comme Moadh et Soumaya Kheriji, Hichem Mechichi, Lotfi Zitoun, Chahrazade Akacha, Ouadhah Khanfar et autres Haythem Khili.    

I. B.

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