CRLDHT | Sans le sou, Samir Taieb reste dans le trou  

Dans un communiqué publié le 24 novembre 2025 et intitulé «La paradoxale situation de Samir Taieb :  sans sous, on reste dans le trou !», le Centre pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie (CRLDHT) pose le problème de l’ancien ministre de l’Agriculture, incarcéré depuis novembre 2024 et qui est maintenu en prison, alors que le suspect principal dans la même affaire a été libéré provisoirement après avoir payé une lourde caution d’un montant de 50 000 dinars.

«La logique juridique et judiciaire exige que la détention soit l’exception, fondée sur des éléments factuels et moraux proportionnés à l’accusation et à l’infraction imputée à l’intéressé», rappelle le FTCR, qui estime que cette logique n’est pas respectée par la justice tunisienne, qui délivre à la hâte des mandats de dépôt contre des suspects qui restent longtemps incarcérés, alors que l’enquête s’éternise sans justification.

«Un mandat de dépôt a été émis contre M. Taieb en novembre 2024, avant même qu’il ne soit auditionné, et depuis il attend une expertise judiciaire plus lente que le corbeau de Noé», notre l’ONG tunisienne basée à Paris, qui explique: «Sur le fond de l’affaire, on impute à M. Taieb le fait d’avoir entériné une décision du conseil de l’Office des terres domaniales (OTD) concernant l’ajournement du recouvrement de dettes pour des agriculteurs — une procédure administrative de routine, surtout que le ministre est une autorité de tutelle et n’est pas compétent pour prendre la décision que l’Office a régulièrement prise selon les aléas des saisons.»

Le CRLDHT ajoute : «Parmi les prétendus bénéficiaires de la décision de l’OTD, l’homme d’affaires Abdelaziz Makhloufi, détenu lui aussi dans la même affaire et libéré provisoirement d’une façon soudaine et louche (…) Cette libération provisoire a été obtenue contre le paiement d’un montant astrologique à titre de dépôt (…) une somme que M. Taieb n’a ni les moyens de payer, ni la possibilité d’assumer.»

Pour ces considérations, le CRLDHT «s’indigne de la détention arbitraire infligée à M. Samir Taieb et aux autres détenus de cette affaire, incarcérés uniquement parce qu’ils n’ont pas les moyens de s’acquitter de la rançon exigée (…), condamne une justice à géométrie variable (…) et appelle à la libération immédiate de M. Samir Taieb et des autres détenus dans l’affaire, ainsi qu’au respect de leurs droits à un procès équitable.»

I. B.

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