Même s’ils sont rarement ébruités, les conflits au sein du parti islamiste Ennahdha n’en sont pas moins réels et larvés. Et provoquent souvent des clashs.
Il n’est pas rare, en effet, surtout depuis le 10e congrès du parti, en mai 2016, qui a révélé de fortes divergences de points de vue et aiguisé les appétits des éventuels successeurs de Rached Ghannouchi, que les réunions internes donnent lieu à des clashs, notamment entre le président du parti, dont le leadership est de plus en plus ouvertement contesté, et Abdellatif Mekki. Ce dernier, qui exprime l’impatience de la seconde génération ayant succédé aux fondateurs, a de plus en plus mal à contenir ses ambitions et… ses éclats de colère.
D’autres dirigeants, et pas des moindres, comme Abdelhamid Jelassi ou Abdelkarim Harouni, ne font plus mystère de leur désir de voir Rached Ghannouchi lâcher du leste, préparer la succession et, surtout, laisser le jeu démocratique renouveler le leadership au sein du mouvement, loin de toute manipulation et de jeu d’influence, financier, familial, clanique ou autre.
En apparence, les divergences portent sur des positions politiques, notamment le rôle d’Ennahdha dans la coalition au pouvoir, son poids dans le gouvernement et ses relations avec Nidaa Tounes, jugées compromettantes par certains, mais elles cachent mal une guerre ouverte pour la succession du «gourou de Monplaisir», qui, on le sait, tient tout le monde par la bourse. Or les islamistes sont aussi solubles dans l’argent que les autres. Surtout ceux d’entre eux qui n’ont commencé à y goûter que depuis l’accession de leur mouvement au pouvoir en 2012.
I. B.
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