Le dessalement de l’eau de mer est l’une des solutions que la Tunisie met en œuvre pour faire face au stress hydrique dont elle souffre depuis plusieurs années et qui risque de s’aggraver avec le changement climatique. Vidéo.
C’est dans ce contexte qu’il convient de situer l’inauguration par le président de la république, Kaïs Saïed, dimanche 7 juillet 2024, de la station de dessalement de l’eau de mer à Zarat dans le gouvernorat de Gabès, gérée par la Société nationale d’exploitation et de distribution des eaux (Sonede).
Après l’achèvement de sa phase d’expérimentation, ce projet devrait profiter à 1,1 million de Tunisiens, rappelle-t-on.
Le programme de dessalement de l’eau de mer a été planifié, depuis 2016, mais son exécution n’a effectivement démarré qu’en 2019, indique une vidéo de l’événement postée sur la page de la présidence, ajoutant que la station de dessalement de Zarat est le premier projet réalisé dans le cadre du programme en question. Elle sera suivie de l’entrée en exploitation, fin juillet 2024, de la station de Sfax, tandis que celle de Sousse est actuellement en phase de construction.
A cette occasion, le président Saïed a dénoncé le retard observé au niveau de la réalisation dudit programme (plus de cinq ans), soulignant la nécessité de développer des méthodes de travail face aux réclamations et plaintes quotidiennes, concernant la coupure de l’eau potable.
Le chef de l’Etat a mis l’accent dans ce cadre sur la nécessité d’identifier des solutions urgentes en attendant la mise en œuvre de la stratégie nationale de l’eau à l’horizon 2035, soulignant que le problème de l’eau en Tunisie est ancien mais s’est aggravé de manière remarquable, au cours de ces dernières années. «La Tunisie, à l’instar d’autres pays qui font face à une baisse de précipitations, est victime des politiques mondiales», a-t-il lancé, laissant entendre ainsi que le changement climatique, dont la Tunisie est victime, est du à l’industrialisation à outrance des puissances industrielles.
Par ailleurs, le président de la république a souligné l’engagement prochainement de gros projets à long terme alors que d’autres devront être réalisés incessamment et au cours de ces jours-ci, tout en regrettant que des citoyens n’aient pas encore accès à l’eau potable et à l’eau pour l’élevage et l’agriculture.
Il a, à ce propos, jugé indispensable, une révision des politiques, regrettant encore la disparition de certaines oasis à cause de la qualité de l’eau qui a provoqué la pollution et des maladies. Il y a eu, selon lui, de mauvaises orientations, comme l’adoption de projets portant atteinte à l’environnement et aux ressources naturelles. La pollution dont souffrent les habitants Gabès, à cause des rejets des usines du Groupe chimique tunisien (GCT), en est un exemple frappant.
Outre la pénurie d’eau, la Tunisie fait face à des périodes de sécheresse à cause du réchauffement climatique, de la régression des ressources et de l’augmentation de la demande.
Cette situation est due entre autres à la mauvaise gestion des ressources en eau causée par l’absence de l’entretien des lacs de montagne et des barrages, ainsi que les dégâts subis au niveau des canalisations du réseau de distribution, a-t-il précisé, estimant que la rationalisation de la consommation d’eau est primordiale mais devrait être équitable dans toutes les régions. Les secteurs de l’élevage et des cultures fourragères font face aussi à la question de la rareté de l’eau, ce qui explique parfois la hausse des prix des fourrages, a fait remarquer Saïed. Et d’ajouter: l’Etat assurera dorénavant la distribution des fourrages pour faire face à la spéculation persistante sur cette matière, et ce malgré l’existence de l’Office national des fourrages.
I. B. (avec Tap).