Le bombardement aveugle ce matin du 10 août 2024 de l’école Al-Tabaeen dans le quartier d’Al-Daraj au centre de la ville de Gaza a fait plus de 100 morts, avec des dizaines de blessés et de disparus, illustrant l’une des plus grandes tragédies que la bande de Gaza ait connues ces dernières semaines.
Khemaïs Gharbi *
Cette nouvelle boucherie confirme que la barbarie n’a plus de limites. Elle nous ouvre les yeux sur un monde en proie à l’apocalypse, évoquant une réalité où l’humanité semble avoir perdu son chemin, sombrant dans une sorte de sauvagerie intemporelle.
Dans ce tableau sombre, chaque jour apporte son lot de souffrances, et l’existence devient une lutte pour la survie au milieu des décombres. Les scènes de violence se multiplient; dans des territoires ravagés, des familles pleurent leurs proches disparus, tandis que des enfants errent au milieu des ruines, entourés de ténèbres et de désespoir.
Les bombardements incessants ne laissent place ni à la paix ni à la guérison. Les hôpitaux, autrefois des havres de soins, se transforment en cibles. Des couloirs d’urgence sont inondés par le sang et la douleur, où les cris des blessés résonnent comme un écho d’un monde qui a oublié la compassion. La décadence s’installe dans les cœurs et les esprits, où la vie humaine ne semble plus avoir de valeur.
Au-delà des destructions physiques, c’est la conscience même de la société qui se déchire. L’indifférence face à la misère humaine devient la norme. Les images de la souffrance sont détournées, réduites à de simples chiffres sur un écran, tandis que la dignité des victimes est piétinée. Les droits de l’homme, jadis des principes universels, deviennent des outils de manipulation utilisés par les grands Etats occidentaux (Etats-Unis, Canada, Grande-Bretagne, France et Allemagne), soutiens aveugles des criminels de guerre israéliens, pour justifier leurs actions.
Dans ce monde de chaos, l’horizon semble obscurci par une fumée de désespoir. Les idéaux de solidarité et de paix sont remplacés par des intérêts égoïstes, et la voix des opprimés s’éteint peu à peu. L’apocalypse n’est pas seulement un événement cataclysmique, mais une lente décomposition de l’humanité elle-même, une mise en scène tragique qui questionne notre capacité à construire et à guérir.
Il est essentiel de se rappeler que derrière chaque statistique se cache une histoire, une vie, un rêve. Dans cette époque de sauvagerie, les résilients persistent à espérer, à rêver d’un monde où le droit et la solidarité prévalent sur la haine et la destruction. C’est cette étincelle d’humanité que nous devons préserver et faire briller, même au milieu des ténèbres.
Pour cela, il ne doit plus y avoir de place pour l’indifférence.
* Ecrivain et traducteur.