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Le Néron de Carthage : Nidaa Tounes brûle, Béji Caïd Essebsi jubile !

La complaisance de Béji Caïd Essebsi à l’égard de l’œuvre de destruction commise par son fils ne peut être expliquée seulement par l’indulgence paternelle. On dirait que le président de la république regarde avec un mélange de jouissance et de jubilation la fin de Nidaa Tounes.

Par Imed Bahri

Aux dernières nouvelles, Mongi Harbaoui a démissionné de Nidaa Tounes. C’est l’intéressé lui-même qui a annoncé cette nouvelle dans un post publié hier soir, samedi 10 novembre 2018, sur son compte facebook, en justifiant sa décision par le désordre et la gabegie régnant dans ce parti.

Un parti dans un état de déliquescence avancée

La démission du député et président de la commission de l’information de Nidaa, si elle n’est pas démentie entre-temps par le concerné, qui a l’habitude des retournements en série, ne sera pas, on s’en doute, le dernier épisode dans le long feuilleton de la déroute du parti vainqueur des législatives de 2014, qui est déjà dans un état de déliquescence avancée.

Nidaa Tounes, qui a perdu, en moins de 3 ans, la majorité de ses fondateurs et de ses ténors, les artisans et artisanes de son triomphe de 2014, et qui est désormais squatté par des opportunistes de tous poils, plus louches les uns que les autres, cherchant tous à cacher quelque chose et croyant pouvoir bénéficier plus longtemps de l’impunité en se cachant derrière le président de la république Béji Caïd Essebsi et derrière son fils Hafedh Caïd Essebsi, président du comité politique de Nidaa… ce parti, donc, est devenu pire qu’une coquille vide, un bateau qui tangue en pleine tempête et dont le timonier est devenu fou.

Preuve de cette fin inéluctable qui s’approche, la démission de Mongi Harbaoui, l’un des derniers fidèles à Hafedh Caïd Essebsi (avec Sofiene Toubel, président du bloc parlementaire Nidaa, et Ons Hattab, ci-devant porte-parole du parti), qui jette aujourd’hui l’éponge, ne pouvant plus justifier l’injustifiable, exercice où pourtant il avait excellé jusque-là et montré un zèle extraordinaire, commettant, au passage, les pires stupidités possibles et imaginables.

Que le dernier des Mohicans sente enfin le besoin urgent et irrépressible de jeter l’éponge et de déserter en rase campagne, voilà un signe qui ne trompe pas que Nidaa Tounes est arrivé à un point de non-retour et que l’implosion finale approche.

Caïd Essebsi, le Néron de Carthage

La prise de pouvoir au sein du parti par l’affairiste Slim Riahi, plus ambitieux et plus louche que lui tu meurs, semble avoir fait des ravages parmi ce qui reste des troupes, qui n’ont plus vraiment confiance, non pas en Hafedh Caïd Essebsi, mais en l’avenir même du parti que ce dernier, qu’ils n’ont jamais vraiment tenu en estime, s’est échiné à détruire, au cours des trois dernières années, avec une foi de charbonnier, sous le regard attendri, complice et un brin narquois de son papa.

La position complaisante de ce dernier, président d’honneur de Nidaa, vis-à-vis de l’œuvre de destruction commise par (ou attribuée à) son fils, ne peut être expliquée seulement par l’indulgence paternelle. On dirait que Béji Caïd Essebsi regarde avec un mélange de jouissance et jubilation la fin de Nidaa Tounes, qu’il avait fondé en juin 2012 et qui l’avait porté au palais de Carthage en janvier 2015, comme Néron jouissait et jubilait en regardant le grand incendie de Rome.

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