Accueil » Radès en attente de travaux de réfection : Tunis, bientôt, sans stade de football

Radès en attente de travaux de réfection : Tunis, bientôt, sans stade de football

Le stade de Radès, au sud de Tunis, fermera ses portes à nouveau cette année pour des travaux d’entretien de la pelouse. Mais cette infrastructure endommagée pourrait connaître une longue fermeture.

Par Hassen Mzoughi

À l’occasion de ces travaux, habituels chaque année à cette période de la saison, cette enceinte sportive sera fermée aux compétitions et au public pendant 45 jours, du 5 octobre au 14 novembre 2019, période nécessaire pour le repos et le renouvellement de la surface végétale. La rencontre amicale Tunisie-Cameroun, le 5 octobre, sera donc la dernière à être disputée dans ce stade avant les travaux.

Travaux d’aménagement reportés à une date inconnue

Jusque-là rien de particulier, sauf que le stade de Radès est menacé et risque une longue fermeture, si des travaux de réfection ne sont pas effectués.

En effet, selon des études datant de 2015, le stade construit pour abriter les Jeux Méditerranéens en 2001, avait besoin d’une reprise de plusieurs composantes, dont notamment la toiture.

En fait, il était prévu que le stade ferme ses portes 15 ans après sa construction, donc en 2016, afin d’effectuer les travaux nécessaires, y compris au niveau du toit. D’autant que les eaux de ruissellement ont endommagé le béton et des structures métalliques. Sans compter les réseaux d’eaux pluviales, d’électricité, etc.

Deux enceintes très endommagées

La direction de la cité et le ministère de la Jeunesse et des Sports ont toutefois décidé de reporter les travaux à une date inconnue, car le stade d’El Menzah n’est pas prêt à abriter les compétitions ni à accueillir le public, en raison de l’état déplorable des gradins et notamment des pylônes soutenant les traverses, côté tableau d’affichage, et qui représentent un danger réel pour les spectateurs et l’enceinte même.

Le problème est là. D’un côté, El Menzah n’a pas été repris comme cela a été prévu, avec un budget de 12 millions de dinars tunisiens (MDT), et de l’autre le stade de Radès a subi une surcharge d’exploitation (et des dommages) sans qu’il y ait possibilité d’introduire les aménagements rendus nécessaires par l’usure. Les détériorations se sont aggravées avec les impacts connus, particulièrement sur le coût des futures interventions.

Fin mai dernier, une équipe formée des techniciens de la sécurité et de la protection a relevé l’état critique de certaines composantes de l’enceinte supérieure du stade de Radès, notamment côté virage sud, quatre jours avant la finale retour de la Ligue des champions d’Afrique entre l’Espérance de Tunis et le Wydad Casablanca. Ces techniciens ont exprimé leur surprise devant des anomalies (fissures) constatées et appelé à fermer le virage sud le jour de la rencontre. En attendant les travaux urgents de réparation.

La solution n’est pas pour demain !

Cette situation doit interpeller les responsables sportifs et politiques. Après le stade d’El Menzah dont la réfection traîne depuis bientôt dix ans, l’enceinte de Radès est désormais à haut risque. Avec, en cas de fermeture, un énorme casse-tête en perspective pour tout le monde, notamment les grands clubs de la capitale, l’équipe de Tunisie ainsi que tous les clubs visiteurs. Rien que le souvenir de la mascarade du derby Espérance de Tunis-Club africain délocalisé en janvier 2019 au stade Ben Jannet à Monastir suffit à saisir l’urgence de prendre en main l’infrastructure sportive à Tunis.

On est tous d’accord que le laxisme et l’incompétence ont abouti à des défaillances gigantesques, mais il faut bien sauver ces deux installations sportives les plus importantes de la capitale.

Alors que d’autres pays rivalisent pour bâtir le plus grand stade du monde, ou le stade le plus écologique, la Tunisie peine à entretenir… la pelouse et la toiture de son jeune stade de Radès ou à réparer les lacunes de son stade historique d’El Menzah. Sans oublier l’autre monument sportif de la capitale, le stade Chedly Zouiten, fermé depuis 2006, ainsi que la piscine municipale du Belvédère, abandonnés aux… prédateurs.

Apparemment la solution n’est pas pour demain !

Donnez votre avis

Votre adresse email ne sera pas publique.