Depuis 2011, le poids de la masse salariale de la fonction publique en Tunisie est pointé du doigt par les observateurs de l’économie tunisienne (expert, bailleurs de fonds…) comme un des plus élevés du monde.
Selon Walid Ben Salah, expert comptable, cette masse salariale, estimée à 40% du total du budget 2020 (47 milliards de dinars) et à 15,3% du PIB du même exercice (125 milliards de dinars prévus), a triplé, depuis 2010, passant de 6, 5 Mds de DT, à 19 Mds, actuellement.
Interpellé sur la chaîne de télévision privée Attessia, Mohamed Trabelsi, ministre des Affaires sociales, a estimé à environ 240.000 fonctionnaires et agents supplémentaires recrutés et titularisés entre 2012 et 2019. L’effectif des fonctionnaires est passé ainsi de 404.000 en 2010 à 644.000 en 2018.
Pour réduire cet effectif jugé pléthorique et satisfaire un tant soit peu le FMI, le gouvernement de Youssef Chahed a pris la douloureuse décision de suspendre, à partir de 2017, les recrutements dans la fonction publique et de ne pas remplacer les partants à la retraite.
Avant 2011, le gouvernement recrutait dans la fonction publique en moyenne quelque 18.000 fonctionnaires par an et remplaçait, régulièrement, les retraités.
Si on s’amuse à faire le calcul des emplois non créés depuis 2017 jusqu’à fin 2019 et si on leur ajoute les emplois supprimés par l’effet des départs à la retraite et non remplacés, on pourrait, facilement, les estimer au minimum à 60.000, ce qui est norme.
Et pourtant, les ministres de Youssef Chahed qui nous ont habitués à ne divulguer que les mauvais chiffres n’ont jamais communiqué sur cette question. Même le sérieux Institut national de la statistique (INS), apparemment toujours aux ordres, n’a jamais osé s’en charger.
Face au verrouillage systématique pratiqué vis-à-vis de ces bonnes nouvelles, seuls les députés et l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) peuvent solliciter des éclairages sur ce sujet.
Khémaies Krimi
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