Sur les 1200 jeunes médecins tunisiens convoqués à l’examen national de spécialité en médecine familiale, seuls 70 se sont finalement présentés, la plupart des absents ont préféré émigrer à l’étranger.
C’est ce qu’a déclaré le secrétaire général du Syndicat général des médecins, pharmaciens et dentistes de la santé publique, Dr Imed Khelifi, dans une déclaration à l’agence Tap, aujourd’hui, dimanche 12 février 2023, ajoutant que le secteur de la santé enregistre un fort appauvrissement à cause de l’émigration des médecins, phénomène accéléré par l’absence de conditions adéquates de travail dans les hôpitaux publics, le recours aux formules d’emploi précaire, le manque d’équipements et l’insuffisance de l’encadrement médical.
Les conditions de travail présentent plusieurs lacunes, surtout au niveau des médecins de première ligne, en raison du manque flagrant de cadres médicaux, qui affecte négativement la qualité des services dispensés au citoyen et ajoute aux pressions que subissent les médecins en exercice, a déclaré Dr Khelifi, en faisant savoir que, depuis 2016, les médecins partis en retraite ne sont pas remplacés, ce qui a provoqué sur forte pression dans les services hospitaliers, une baisse du nombre des consultations externes dans les hôpitaux publics et l’absence de consultations en cours de semaine dans les centres de santé de base dans les régions intérieures.
Les médecins spécialisés en médecine générale souffrent par ailleurs de la non-régularisation de leur situation professionnelle, surtout après la publication du Décret gouvernemental n° 2019-341 du 10 avril 2019, fixant le cadre général du régime des études et les conditions d’obtention des diplômes des études médicales, en vertu duquel a été supprimé la spécialité de la médecine générale et son remplacement par celle de la médecine familiale.
Le dirigeant syndical a demandé la régularisation de la situation professionnelle des médecins généralistes dont le nombre s’élève 6000 en leur attribuant le statut de médecins de famille et ce à travers des règles transitoires unifiant le corps des médecins de première ligne.
Depuis la publication dudit décret, le syndicat a tenté de négocier avec le ministère de la Santé, mais il n’a trouvé aucun répondant chez ses interlocuteurs, a affirmé Dr Khelifi, en indiquant d’une commission a été créée pour réviser les programmes de formation afin de faciliter le processus d’intégration, mais celle-ci ne s’est réunie qu’une seule fois en octobre 2022, et les questions en suspens n’ont pas avancé d’un iota depuis cette date.
Conséquence ; il y a aujourd’hui une grogne qui monte parmi les médecins de première ligne et même des appels à la grève, a averti Dr Khelifi en rappelant que la commission administrative du syndicat avait décidé, en octobre 2022, si les revendications des médecins opérant dans le secteur public ne sont pas satisfaites. La date de cette grève n’a cependant pas été fixée
I. B.
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