Notre collaborateur Yassine Essid vient de publier un essai intitulé ‘‘La Face cachée de l’islamisation’’, préfacé par Youssef Seddik.
Dans cet ouvrage publié aux éditions L’Aube, dans la collection »L’Urgence de comprendre », l’auteur tente de «dénoncer la finance islamique, conçue, non pas uniquement comme alternative au modèle de développement économique occidental permettant de rendre compatible l’islam avec la modernité, mais comme un élément déterminant et dangereux constitutif du radicalisme islamiste.»
Pour cela, il remonte aux sources de l’islam politique, né d’un projet de renouveau social par l’islam, et qui a été renforcé, à partir des années 1970, par les pays producteurs de pétrole «qui disposaient de liquidités importantes permettant d’envisager l’application effective d’une économie islamique régie par les normes juridiques, organisationnelles et éthiques de l’islam.»
Selon Yassine Essid, la finance islamique (banque, assurances, sociétés d’investissement et sociétés de placement de fonds) «constituerait le premier jalon d’une islamisation non pas seulement économique, par la prohibition du ribâ dans les mécanismes financiers, mais totale et totalitaire des sociétés arabes surtout à la faveur de l’arrivée des islamistes en politique».
Tout en expliquant comment les modalités de fonctionnement de la finance islamique se sont imposées dans les esprits occidentaux à la faveur de la crise financière de 2008, l’auteur a tenté aussi de «dissiper le malentendu généré par le concept de ribâ dont la portée exacte est encore soustraite à l’opinion.»
Yassine Essid est historien, professeur à la Faculté des sciences humaines et sociales de Tunis et président du Groupe d’études et de recherches interdisciplinaires sur la Méditerranée (Gerim).
I. B.
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