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Hammamet : Le gouverneur fait le ménage dans les night-clubs

Le patron du night-club El-Guitoune, à Hammamet, a été arrêté, lundi 3 avril 2017, après la diffusion d’un mix utilisant l’appel à la prière par 2 DJ étrangers. 

Ce mix a, certes, heurté certains Tunisiens, qui y ont vu une offense à l’islam, et celui par qui le scandale est arrivé, le Britannique Dax J, s’est excusé et précisé qu’il n’avait aucune attention de porter atteinte à la religion ou à quiconque, et qu’il voulait, au contraire, transmettre un message de paix.

Les choses auraient pu s’arrêter là, mais c’était sans compter avec une administration et une justice pour le moins zélées.

Car, vérification faite, Dax J avait quitté la Tunisie samedi dernier, contrairement à ce qu’a indiqué, hier, à Kapitalis, Mnaouer Ouertani, le gouverneur de Nabeul, qui, pour calmer les esprits, a cru devoir annoncer l’arrestation des deux DJ.

Ce mensonge (car c’en est un) est grotesque de la part d’un haut responsable qui monte sur ses grands chevaux, prend la posture d’un inquisiteur soucieux de défendre l’honneur de l’islam et des musulmans et prend l’héroïque décision de… faire fermer El-Guitoune.

Le zèle étant contagieux, le propriétaire du night-club a été placé en détention par le procureur de la république, «pour atteinte aux bonnes mœurs et outrage public à la pudeur» (pas moins!). Difficile de ne pas voir dans cette décision un coup de téléphone intempestif de M. Ouertani…

Ne faisant pas les choses à moitié, ce dernier, qui a trouvé là une occasion pour faire parler de lui, a organisé, hier, une réunion d’urgence, au siège du gouvernorat de Nabeul, au cours de laquelle il a été décidé d’obliger les propriétaires des boîtes de nuit à signer un engagement à vérifier le programme musical devant être diffusé dans son établissement.

Content de lui, M. Ouertani a annoncé aux médias: «Nous avons frappé avec force pour montrer l’exemple, car nul n’a le droit d’atteindre la religion, ni offenser les Tunisiens», ajoutant que les propriétaires de boîtes de nuits seront tous avertis par des agents de sécurité de veiller à ce que cela ne se reproduise pas.

Notons qu’une campagne Free Sofian (le propriétaire de la discothèque) vient d’être lancée sur le réseaux sociaux.

A la veille d’une saison touristique dont on espère qu’elle marquera un début de reprise de ce secteur sinistré, cet épisode et la manière ridicule avec laquelle il a été gérée auront sans doute un impact négatif.

Y. N.

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