Accueil » Bourse : Tunis Place Financière n’est plus un rêve

Bourse : Tunis Place Financière n’est plus un rêve

La Tunisie s’est dotée de sa place financière, à l’instar de nombreux pays d’Amérique, d’Europe, d’Asie et même d’Afrique. C’est un projet initié depuis 1995 qui se concrétise…

Par Wajdi Msaed

A cet effet, «un workshop sera organisé à Tunis le 19 avril 2017 entre la Bourse des valeurs mobilières de Tunis (BVMT) et Nasdaq Dubai et auquel prendront part des experts internationaux en finance islamique et plus précisément en sukuks islamiques», a annoncé Khaled Zribi, président du conseil d’administration de la BVMT, lors d’une conférence internationale tenue, le jeudi 6 avril 2017, au siège de la bourse, à l’occasion du lancement par la Tunisie du projet «Tunis Place Financière» (TPF).

C’est un projet caressé depuis 1995 et qui vise à transformer la place de Tunis de marché statique en marché dynamique.

Ce workshop s’inscrit dans le cadre de l’ouverture du marché financier tunisien sur les marchés extérieurs via des partenariats stratégiques établis notamment avec Europlace Paris, Euronext (principal opérateur financier de la Zone euro) et tout récemment avec Nasdaq, le deuxième plus important marché d’actions des États-Unis, en volume traité, derrière le New York Stock Exchange.

 Khaled Zribi

Khaled Zribi.

Marché en croissance malgré la crise

En annonçant le lancement de TPF, M. Zribi a rappelé les éléments clés du succès du marché financier, à savoir la volonté politique, le développement de l’industrie, le renforcement des métiers connexes, dont celui d’analyste financier, ainsi que l’ancrage de la culture financière dans la population, notamment les jeunes, et l’ouverture sur l’extérieur.

Il s’agit donc de doter la Tunisie d’une institution susceptible de «fédérer l’écosystème du secteur autour d’une même structure capable de réaliser les objectifs assignés à la bourse, notamment en matière de financement de l’économie, de mobilisation de l’épargne nationale à court, moyen et long termes et d’attraction des capitaux étrangers», précise Bilel Sahnoun, DG de la BVMT, ajoutant que «le gouvernement et le secteur privé ont trouvé un commun accord pour assurer la création de cette nouvelle structure, fruit d’un partenariat public/privé.»

A l’instar des grandes places financières européennes, asiatiques et même africaines, Tunis Place Financière (TPF) réussira-t-elle à répondre aux enjeux financiers, économiques et politiques, qui se posent en cette étape critique et cruciale que traverse la Tunisie depuis la révolution de janvier 2011?

Bilel Sahnoun

Bilel Sahnoun.

Pour une meilleure diversification du marché

Pour répondre à cette question, les experts nationaux et internationaux ont passé en revue les expériences dans ce domaine et notamment celles de pays africains, tels que le Maroc, dont la place financière (Casablanca Financial City) est classée 1ère en Afrique en termes de compétitivité et 2e en volume de capitalisation derrière l’Afrique du Sud.

Evoquant les enjeux de TPF, Joseph Florentin, associé Eurogroup Consulting Tunisie, a indiqué que le marché financier tunisien est en nette croissance, en dépit d’un contexte macroéconomique défavorable, par allusion aux déficits commercial, budgétaire, public et autres, ainsi qu’à la hausse de l’endettement extérieur et du taux de chômage.

Eu égard aux résultats encourageants réalisés en 2015 et 2016 en matière de capitalisation et de revenus des sociétés cotées, la Bourse de Tunis pourrait constituer un facteur important de développement socio-économique en Tunisie, a-t-il affirmé. Et de lancer: «Quand la Bourse va, tout va».

La structure du marché financier reste, toutefois, en-deçà des aspirations, puisque la participation des secteurs vitaux, tels que les télécommunications et l’industrie, reste faible, a admis Joseph Florentin. «Cette structure, où le secteur bancaire représente 50%, doit être redéployée et intégrer d’autres secteurs importants de l’économie tunisienne», a-t-il affirmé, en soulignant la nécessité de s’ouvrir davantage sur l’extérieur et de fructifier les partenariats étrangers, surtout que seuls 24,5% de la capitalisation sont détenus par des investisseurs étrangers.

Donnez votre avis

Votre adresse email ne sera pas publique.

error: Contenu protégé !!