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Abbou dénonce la «suspension» de la guerre contre la corruption

Mohamed Abbou, commence à exprimer des réserves sur la guerre contre la corruption lancée par Youssef Chahed, après l’avoir fermement soutenue.

Dans une déclaration faite lundi 12 juin 2017, au journal ‘‘Hakaek on line’’, le président d’honneur du Courant démocratique (Attayar) a affirmé qu’on ne peut plus vraiment parler, aujourd’hui, de guerre contre la corruption.

M. Abbou considéré que les mesures prises par le gouvernement, après l’arrestation d’une dizaine de barons de la corruption et de la contrebande, «ne dépassent pas le stade des procédures préliminaires que tout gouvernement qui prétend lutter contre la corruption est censé prendre».

Il a estimé que la «suspension de la campagne quelques semaines après l’avoir lancée» autorise à s’interroger sur les intentions réelles ayant présidé à son lancement. Selon lui, le chef du gouvernement est en train de commettre une grosse erreur en donnant aux personnes impliquées dans la corruption la possibilité de se dérober à leurs responsabilités et de rester impunies.

Justifiant ses déclarations euphoriques des premiers jours du lancement de la campagne, M. Abbou a déclaré : «L’accueil réservé à l’action du chef du gouvernement, le 23 mai 2017, montre à quel point les Tunisiens sont disposés à soutenir n’importe quel gouvernement qui affiche des intentions sérieuses de lutter contre la corruption.»

Selon lui, le chef du gouvernement «dispose, en plus du soutien populaire, de toutes les prérogatives constitutionnelles lui permettant de mener à bien cette opération. Aussi doit-il s’expliquer sur les raisons de sa suspension.»

Cette «suspension», M. Abbou l’explique par «les calculs politiques et les intérêts particuliers qui ont poussé Chahed à lancer sa campagne et qui l’ont contraint par la suite à l’arrêter», par allusion aux réactions mitigées que celle-ci a provoqué parmi les dirigeants des deux grands partis au pouvoir, Nidaa Tounes et Ennahdha, qui sont impliqués jusqu’au cou dans les réseaux de la corruption et de la contrebande.

A. K.

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