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Zied Ladhari vend la camelote islamo-démocrate au ‘‘Washington Times’’

Dans un entretien au ‘‘Washington Times’’, Zied Ladhari tente de faire accréditer que le parti islamiste Ennahdha «a bel et bien tourné la page de l’islam politique.»

En déplacement aux Etats-Unis, pour assister aux réunions annuelles des pays membres de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI), le ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale en a profité pour vendre aux lecteurs du ‘‘Washington Times’’ l’idée selon laquelle Ennahdha «a beaucoup évolué… et qu’il est à présent à mille lieux de sa tradition passée qui associait religion et politique.»

D’ailleurs, le ministre nahdhaoui conseille aux dirigeants américains de «saisir l’importance de cette mutation d’Ennahdha et d’en tenir compte.»

Sachant qu’il s’adresse aux lecteurs du quotidien de la nouvelle droite américaine, c’est-à-dire cette frange de l’opinion publique états-unienne qui a voté massivement pour Donald Trump, Zied Ladhari a même expliqué que le «nouvel Ennahdha» est tout simplement un parti conservateur : «A l’instar de ce que l’on peut trouver dans tous les pays du monde, nous avons en Tunisie, en gros, deux tendances politiques: les conservateurs et les libéraux. Au sein d’Ennahdha, nous estimons que nous représentons la tendance conservatrice. L’histoire de l’islam politique est très loin dernière nous, mais nous pensons qu’il va falloir que nous développions encore plus ce nouveau modèle pour les autres partis à affiliation islamique qui croient en la démocratie, qui croient en les valeurs universelles des droits de l’Homme, qui croient en les valeurs libérales.»

A Guy Taylor, l’intervieweur du ‘‘Washington Times’’, le ministre nahdhaoui a répété à satiété: «Nous sommes un parti démocrate. Nous sommes un parti conservateur. Nous n’avons rien à voir avec les Frères musulmans; nous sommes différents d’eux. (…) Nous pensons que le paysage politique dans notre pays a profondément changé et qu’il est désormais possible à toutes les sensibilités politiques de s’exprimer librement et de travailler ensemble malgré les différences d’opinion qui peuvent les séparer.»

Ce discours nahdhaoui sur la distinction que le parti islamiste fait désormais entre son action politique et ses activités dans le domaine religieux ne trompe plus personne en Tunisie. Chez nos amis à l’étranger, à quelques très rares exceptions, la crédibilité de l’islamo-démocratisme d’Ennahdha ne trouve pas, non plus, preneur – même lorsque cette supercherie est présentée par un «monsieur costard-cravate» et «barbe rasée» comme Zied Ladhari.

Marwan Chahla

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