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La bigoterie islamiste infiltre les cliniques privées en Tunisie



«Il est permis aux femmes de soigner les hommes et aux hommes de soigner les femmes lorsque cela s’avère nécessaire» (Al Imâm Jalâl Ud Dîn As Suyûtî Ash Shâfi’î).

Deux personnes viennent de se faire opérer à quelques jours d’intervalle dans des cliniques bien connus à Tunis, les Jasmins et Ibn Zohr. Leurs mésaventures méritent qu’on s’y arrête car elles illustrent une évolution en Tunisie, où l’islamisme est en train de nuire au bon fonctionnement des services sociaux.

Par Rachid Barnat

Si les deux patients sont satisfaits du personnel médical, ils rapportent cependant des comportements anormaux de la part des infirmiers, pour ne pas dire leur manque de professionnalisme. Jugeons-en…
 
 
 
 

Un infirmier un peu trop spécial

1- Au lendemain de son opération, une dame ne se sentait pas bien. Tôt le matin, elle a appelé à plusieurs reprises l’infirmier censé s’occuper d’elle. La surveillante de l’étage la rassurait, à chaque appel, qu’il ne saurait tarder pour venir la soigner. Il ne viendra qu’à 21 h ! Il entre en colère et demande sur un ton autoritaire à la sœur de la patiente, bien que médecin, de sortir ! La patiente refuse que sa sœur sorte et demande à l’infirmier de lui parler sur un autre ton.

Elle a passé une mauvaise nuit et le lendemain elle a attendu en vain la visite de l’infirmier. Visiblement, il ne souhaite pas avoir à faire à une femme, qui plus est émancipée, fille de Bourguiba comme elle le proclame. Serait-il de ces nouveaux convertis au wahhabisme ? Un bigot zélé qui refuse de soigner les femmes ? Elle se le demande.

À 11h, sa sœur vient lui rendre visite et l’aide à aller à la salle d’eau pour faire sa toilette; puisque l’infirmier n’est toujours pas passé. Elle perd connaissance. Sa sœur s’inquiète et va voir la surveillante de l’étage. Celle-ci la rassure et exclue la chute de tension, puisque celle que l’infirmier avait consignée, et qui est censée être prise le matin, était normale !

La sœur médecin rassure sa sœur que sa tension est normale. Celle-ci s’en étonne et affirme qu’elle n’a vu personne de toute la nuit et encore moins le matin; et que personne n’est venue prendre ni sa tension ni sa température !

Alors la sœur a demandé à la surveillante de prendre la tension de sa sœur. Elle s’avère trop basse! La sœur réalise la gravité de la légèreté de l’infirmier qui, non seulement n’avait pas contrôlé la tension d’une personne opérée la veille, mais en plus il en indique une fictive sur le registre.

Porter sur le registre de la surveillante une tension qu’il n’avait pas prise est une faute professionnelle grave de la part de l’infirmier, et même criminelle, conclue la sœur médecin.

La patiente, écœurée de tant de négligence, a demandé à voir un responsable. Ce sera l’anesthésiste et la surveillante de l’étage. Ils confirment que l’infirmier en question est connu pour ses négligences à répétition mais, comme les patients n’ont jamais dénoncé ses pratiques, la direction n’a pas jugé utile de le renvoyer !

Elle a tenu bon en affirmant qu’elle déposera une plainte contre l’infirmier auprès de la direction de la clinique. De peur que leur complicité silencieuse ne se retourne contre eux, l’anesthésiste et la surveillante ont devancé la patiente et saisi la direction. Le directeur a chassé le jour même le fantasque infirmier pour faute grave !

L’infirmière qui ne soigne pas les hommes

2 – Le jour de son opération, le patient ayant été opéré tôt le matin, une fois revenu dans sa chambre, sa plaie a commencé à saigner. Inquiet, à midi, il appelle l’infirmière… qui ne viendra qu’à 19 h !
Le lendemain, sa sœur venue lui rendre visite s’étonne de le voir se lever seul en titubant, pour vider la poche reliée au drain chirurgical. Elle s’en est inquiétée à l’infirmière «foulardée» affectée au service de son frère, à laquelle elle demande de voir la plaie et au besoin de changer le pansement de son frère. Elle traîne à s’exécuter.

La sœur, inquiète, demande alors à un autre infirmier de faire le nécessaire. Il accepte mais il lui faut l’aide de sa collègue «foulardée», qui finit par venir mais refuse de voir la plaie située au niveau du sexe du patient, arguant que sa religion lui est interdit de voir l’intimité d’un homme !

Après que les infirmiers soient sortis, la sœur découvre le sol de la chambre et le drap du lit souillé de Bétadine. Elle demande une explication à l’infirmier. Sa réponse l’a totalement choquée : il a dû diriger par la voix l’infirmière qui devait lui verser la Bétadine car elle refusait de regarder la plaie. Elle versait le liquide à l’aveuglette en en mettant partout !

La sœur, en colère, rappelle que le rôle de l’infirmier est de soigner les malades et leurs plaies et non de s’en détourner au prétexte d’une quelconque pudibonderie religieuse !

Elle demande pourquoi l’infirmière «foulardée» est-elle affectée à soigner les hommes, si elle refuse de les regarder ? La réponse de l’infirmier l’a sidérée : tout le personnel, et la direction en premier, savent que l’infirmière «foulardée» leur fait du tort mais personne n’y peut rien car elle serait pistonnée par un membre du parti Ennahdha !

Voilà deux cas où des infirmiers font courir des risques aux patients au nom d’une idéologie qui devrait rester aux vestiaires quand on se destine à soigner les gens. En effet, l’infirmier semble réticent à soigner les femmes et l’infirmière est réticente à soigner les hommes, les deux visiblement par «conviction religieuse» ! Faudrait-il en arriver à créer des ailes réservées aux femmes avec un personnel exclusivement féminin et d’autres qui seraient réservées uniquement aux hommes, interdites à tout personnel féminin?

Dans certains hôpitaux, la direction a ouvert deux guichets d’inscription aux consultations, obligeant les patients à se scinder en deux files : une pour les femmes, l’autre pour les hommes !

Dans celui de Menzel Bouzalfa, la direction a décrété que les certificats d’arrêt de travail seront délivrés après examen par une femme pour les femmes et par un homme pour les hommes !

Les Tunisiens auraient-ils intégré cet islamisme rampant qui s’est infiltré jusque dans leurs structures médicales? Jusqu’où ira leur passivité devant ce wahhabisme envahissant?

Voilà le genre d’aberrations introduites par les Frères musulmans d’Ennahdha !

Tout fout le camp dans les hôpitaux, les cliniques, l’enseignement… depuis qu’ils ont infiltré les administrations tunisiennes aussi bien publiques que privées; jusqu’aux cliniques, pourtant bénéficiant d’une bonne réputation auprès des Tunisiens pour la compétence de leur personnel médical, avant un certain 14 janvier 2011 !

Mais se plaindre ne suffit pas. Il faut interpeller les autorités et les contraindre à agir avec la fermeté absolument nécessaire face à ces dérives scandaleuses. Le ministre de la Santé, Imed Hammami, membre du parti islamiste Ennahdha, les directeurs d’hôpitaux et des cliniques ne peuvent pas faire mine d’ignorer ces problèmes induits par l’islamisme que répandent les Frères musulmans dans la société tunisienne.

Ces lieux de soins doivent rester neutres !

Personne ne pourra dire «je ne savais pas» ! Les patients, eux-mêmes, doivent réagir avec fermeté devant ces comportements imbéciles et non professionnels.

Les Tunisiens ne diront pas merci à Béji Caïd Essebsi et Nidaa Tounes qui les ont trahis en cédant le pouvoir à Rached Gannouchi et à ses hommes, alors qu’ils étaient censés les en préserver !

Blog de l’auteur. 

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