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Ligue 1: Espérance de Tunis, un signe qui ne trompe pas

Dans un match très heurté, l’Espérance sort sans aucun joueur blessé (Ph. ESS).

Le statu quo en tête du classement fait bien l’affaire de l’Espérance sportive de Tunis (EST) qui garde la distance avec toujours 9 points d’avance sur ses deux poursuivants immédiats, l’Etoile sportive du Sahel (ESS) et le Club sportif sfaxien (CSS), à seulement 4 étapes de la ligne d’arrivée.

Par Hassen Mzoughi

L’EST a confirmé sa solidité alors que ses dauphins peinent encore à forcer l’allure pour freiner sa régulière progression. Un signe qui ne trompe pas en fin de compte notamment au vu de l’endurance, qualité propre à tout prétendant au podium, dont fait preuve justement le leader de la compétition!

Cette 22e étape était un vrai guet-apens pour l’EST; elle a tourné à son avantage grâce au précieux nul (0-0) qu’il a ramené de Sousse, hier, samedi 18 mai 2019, face à une formation étoilée super motivée jusqu’à perdre complètement la lucidité. Et quand le CSS se montre lui aussi maladroit, butant sur le courageux Club sportif de Hammam-lif, qui lutte pour sauver sa place en Ligue 1, autant dire que tout a joué en faveur des tenants du titre.

L’Espérance invaincu depuis 18 journées

L’Espérance s’en est sorti sans dégâts à Sousse et il est bien le champion de l’endurance, restant invaincu depuis 18 journées, depuis exactement la défaite devant le CSS à Sfax.

Non seulement il a neutralisé l’ESS, mais il ne compte aucune blessure parmi ses joueurs au terme d’un match pourtant très disputé, ce qui n’est pas rien dans la perspective de la toute proche finale aller de la Ligue des champions, dans 5 jours face au Wydad Casablanca au Maroc.

Le tenant du titre a pratiquement réédité contre l’ESS son match héroïque face au TP Mazembe, en demi finale retour de la Ligue des champions à Lumumbashi, avec encore une fois son gardien infranchissable, Moez Ben Cherifia, aux nombreuses parades qui ont complètement fait douter les Etoilés, de plus en plus perturbés au fil des minutes et incapables de forcer la décision, même à 11 contre 10 pendant les 20 dernières minutes.

4 points pour remporter le titre

Les hommes de Mouine Chaabani ont encore fait parler leur solidité mentale, leur organisation impeccable et leur… humilité. Ils savaient, en adoptant une position attentiste, qu’ils allaient subir la loi de leurs adversaires, et courir forcément le grand risque de se faire surprendre, mais il faut quelques fois raison garder. L’EST jouait chez son adversaire et n’avait pas besoin de prendre le jeu à son compte. C’est l’ESS qui devait aller devant, ce qu’elle a fait mais sans réussir l’essentiel quand on domine : gagner.

De ce point de vue, l’EST est plutôt le vainqueur aux points. Sa détermination et son calme ont contribué à sa prestation tout en rigueur, le contraire de son adversaire qui a difficilement supporté le poids de l’enjeu, à l’instar de ses ratages lamentables dans la finition.

L’EST a donc réussi la meilleure affaire de la 22e journée : 4 points sur les 12 restants lui suffiront pour enlever son troisième titre consécutif et le 29e de son histoire. Il faudrait un tsunami pour l’empêcher de réaliser son objectif. D’autant que ses concurrents ne se montrent pas particulièrement réguliers et que le prochain choc CSS-ESS, ce 22 mai pour le compte de la 23e journée, pourrait avantager le leader.

Si l’ESS et l’EST sont à féliciter pour leur bon état d’esprit, se battant avec honneur dans la limite du permis, des supporteurs de l’équipe locale méritent un carton rouge pour leur comportement anti-sportif (jets de projectiles sur le banc de l’équipe visiteuse), provoquant l’arrêt du match pendant plusieurs minutes. Une réaction que n’excusent, en aucune manière, une ou deux erreurs d’appréciation de l’arbitre égyptien Mohamed Maarouf.

ESS : manque de constance

Si frustration il y avait, les fans étoilés devraient plutôt reprocher à leur équipe son incommensurable maladresse qui n’est pas sans rappeler d’autres matches ratés cette saison. Quand on ne gagne pas à domicile devant l’EST, le CSS et le Club athlétique bizertin (CAB), soit les équipes de tête, et quand on gaspille la bagatelle de 14 points (sur 33 possibles) hors de Sousse (5 victoires uniquement en 11 matches), cela s’appelle un manque de constance qui fait manquer bien des rendez-vous. Le souvenir de Zamalek en demi-finale, aller et retour, de la Coupe de la Confédération est encore là.

L’ESS est desservie par sa stratégie qui accorde la priorité à la sécurité et le handicape dans le jeu rapide vers l’attaque, secteur qui reste bien en-deçà du rendement digne d’une équipe tenant à jouer les premiers rôles localement et en Afrique.

Encore une fois, l’indigence offensive a coûté la victoire à l’ESS. L’absence cette saison notamment d’un buteur pouvant porter l’équipe vers la victoire en est une cause. Les Karim Laribi et Darwin Gonzales n’ont pas l’étoffe, à telle enseigne que Roger Lemerre a du recourir à des jeunes sans expérience : Hazem Haj Hassen et Yousri Hamza, voire à reconvertir parfois Yassine Chikhaoui en attaquant en pointe.

D’autre part, l’ESS joue en déséquilibre, avec un côté droit très dynamique en présence notamment de l’arrière-ailier Wajdi Kechrida, malheureusement de nouveau blessé (?), et un couloir gauche de loin moins percutant.

Bizarre que l’ESS aux ambitions aussi nettes ne parvient pas à dénicher le successeur de Jaziri, Do Santos ou Baghdad Bounedjah. Voire à trouver un remplaçant au latéral gauche Ghazi Abderrazak. C’est bien là le problème ! L’effectif ne procure pas plusieurs solutions de rechange.

L’EST dispose, elle, d’une marge de manœuvre à ce niveau. C’est ce qui explique son parcours presque sans faute, malgré les blessures et la méforme de certains joueurs de base.

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