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Finale de la Ligue des champions africaine: Une mascarade de football

Le match s’est finalement joué sur le bord du terrain.

L’Espérance sportive de Tunis (EST) a été sacrée… par décision de la Confédération africaine de football (CAF), aujourd’hui, samedi 1er juin 2019, vers 00h45, près de 3 heures après le coup d’envoi de la finale, donné hier soir, à 22h et une interruption de la rencontre (devenue pourrie et à haut risque) à la 61e minute.

Par Hassen Mzoughi

La décision a été prise par la CAF, non pas par l’arbitre gambien Bakary Gassama, homme du match malgré lui.

Les images de cette finale ont davantage éclaboussé le football africain à moins d’un mois de la Coupe d’Afrique des nations (CAN), en Egypte.
Interrompue pendant une heure et demie, pratiquement le temps d’un match, la partie n’allait donc jamais reprendre, après les protestations des Marocains du Wydad Casablanca, qui réclamaient l’arbitrage du VAR sur un but qu’ils avaient marqué en début de seconde mi-temps et leur refus de terminer le match. Une attitude intempestive que les Marocains auraient pu éviter mais leur entêtement ainsi que le folklore de la CAF ont fini par gâcher la fête.

Une finale pourrie, la fête gâchée

L’EST impose sa maîtrise et sa cohésion en première période, qu’elle ponctue par un splendide but de Youcef Belaïli sur un service lumineux d’Ayman Ben Mohamed (41’). Elle va menacer le WAC à partir de la 20e minute et une première occasion nette gâchée par Saad Bguir en reprenant au dessus de la barre. Assiégé, le WAC subit sans plier. Saad Bguir est de nouveau en bonne position de conclure mais sa reprise déviée de la main par un défenseur adverse dans la surface n’est pas sanctionnée d’un pénalty (30’). Puis Bdlaili va reprendre de près à côté (36’), quelques 3 minutes après une chaude alerte marocaine de Walid El Karti annihilée par Rami Jeridi.

L’EST tenait le match en main. Avant que tout bascule au retour des vestiaires. Le Wydad crut avoir égalisé quand Walid El Karti, bien servi par El Haddad, trompe Rami Jeridi de la tête (60’). Le but est cependant annulé par Gassama pour une faute sur le défenseur «sang et or», Khalil Chammam (pas évidente) dans la surface. Pressé de consulter les images vidéo, l’arbitre gambien refuse de s’exécuter, parce que le dispositif ne fonctionnait pas depuis le début du match en raison d’une pièce manquante, selon des sources concordantes. À partir de là, le match devient pourri.

Les images faisaient honte. Indignes d’un match d’une telle importance : les palabres ont duré plus d’une heure, entre les joueurs des deux équipes, les arbitres, les dirigeants des deux camps et les responsables de la CAF. Même Ahmad Ahmad, le président de l’instance africaine, était sur le terrain. Pour obtenir des explications, essayer de calmer les esprits, mais très vite il est retourné dans sa loge.

Les Marocains avaient tort eux aussi…

Le match a d’abord été interrompu puis après une longue période d’incertitude, l’arbitre enlevait sa veste de survêtement et sifflait la fin de la rencontre. Résultat : victoire et trophée pour l’Espérance de Tunis.

Les Marocains avaient demandé le VAR en sachant, comme les Tunisiens, qu’il ne fonctionnait pas mais leur décision de refuser à reprendre le jeu est une sorte de fuite en avant. Le Wydad avait tort dans une certaine mesure. Il aurait pu rejouer, d’autant qu’il commençait à imposer son ascendant sur l’EST et qu’il lui restait presque toute la seconde mi-temps à jouer.

Au lieu de pousser ses joueurs à ne pas reprendre le match, l’entraîneur tunisien Faouzi Benzarti est lui aussi responsable de la tournure prise par les événements. On serait tenté de dire qu’il a empêché son équipe de tenter encore sa chance.

Les joueurs tunisiens pouvaient fêter leur 4e titre de Ligue des champions et le deuxième d’affilée. Mais la valeur sportive de l’événement était dévaluée et l’amateurisme coupable des organisateurs a davantage enfoncé le foot africain. N’allez donc pas chercher très loin sa très faible représentativité sur le plan international. On avait devant les yeux, à l’occasion de cette finale, la cause principale de son incapacité à se hisser au palier supérieur. Encore une mascarade qui ne sera jamais sanctionnée.

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