Le comité directeur de l’Etoile sportive du Sahel (ESS), qui s’était engagé avec le président démissionnaire Ridha Charfeddine à présenter sa démission et à convoquer une assemblée générale élective avant le 1er novembre 2019, devrait mettre fin aux tergiversations et faciliter la transition. Véritable casse-tête juridico-sportif, qui alourdit l’atmosphère au sein du club!
Par Hassen Mzoughi
Refusant d’assumer la présidence du club, à la suite de Ridha Charfeddine, comme le stipule les statuts, le vice-président du club, Habib Sayah aggrave la crise. D’autant que le président démissionnaire a répété qu’il ne changera pas d’avis.
Par conséquent, l’imbroglio est total. Le 29 septembre dernier, une réunion d’urgence du comité directeur avait décidé de la tenue d’une assemblée générale extraordinaire élective avant le 1er novembre 2019. Lors de cette même réunion, Ridha Charfeddine avait demandé aux membres du comité directeur de démissionner avant ces assises. Ils ont promis de le faire, avant de se rétracter, ignorant bizarrement que leur démission collective est obligatoire, après l’annonce de la tenue de l’assemblée générale élective avant le 1er novembre. Ridha Charfedine a présenté sa démission, vendredi dernier 18 octobre, croyant mettre les membres du comité devant le fait accompli. Cela n’a pas été le cas et toute la problématique est là.
Aucun membre du comité n’a le poids financier pour tenir le coup
Les membres du bureau directeur se sont réunis une première fois samedi dernier, 19 octobre, au lendemain de la démission du président du club, puis hier, lundi 21 octobre en soirée. Résultat : aucune décision pour sortir de l’imbroglio. Ils se sont contentés –encore une fois – de rejeter la démission de leur président, espérant que celui-ci revienne sur sa décision dans les deux semaines suivant son enregistrement au secrétariat du club.
D’ici la limite de ces deux semaines, Charfeddine pourra, en cas d’une grande surprise, retirer sa démission. Mais passé le délai permis, ce ne sera plus possible et le vice-président sera automatiquement déclaré président et désignera son successeur à la vice-présidence. Sans échapper à l’obligation de convoquer une AG extraordinaire élective.
Les membres savent très bien que ni Habib Sayah, qui n’est pas élu mais coopté par Ridha Charfedine, ni aucun autre membre au sein du comité actuel, n’ont le poids financier pour tenir le coup comme l’a fait Charfedine, dans un club qui nécessite des frais de près d’un million de dinars tunisiens (MDT) par mois environ, toutes disciplines et catégories confondues. Soit 12 MDT par an. Sans compter le budget consacré au mercato, et pas seulement de la seule discipline du football.
Mettre fin à cette situation de «non-gouvernance»
Les tergiversations constatées avant et après la démission de Ridha Charfeddine montrent déjà l’importance des divisions entre les membres du comité directeur. Le fait de rejeter la démission du président du club n’a aucune importance. Elles traduisent l’incapacité des dirigeants à franchir l’étape cruciale actuelle.
Or pour sortir de l’impasse, et surtout pour le bien du club, le comité devrait arrêter de tergiverser (plus de la moitié est cooptée) et se retirer, avant de convoquer une AG extraordinaire élective dans un délai ne dépassant pas les deux semaines, dans le souci de mettre fin à cette situation de «non-gouvernance», qui empêche une transition rapide sans aucun impact majeur sur la continuité de la gestion. D’ailleurs en refusant de démissionner, le comité en place bloque tout, donc toute solution. Pour quel but ?
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