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Gouvernement Jemli : Hédi Kediri et Sofien Essid, deux proches d’Ennahdha proposés à la Justice et à l’Intérieur

Selon nos confrères de langue arabe ‘‘Al Maghreb’’, le chef de gouvernement désigné par Ennahdha Habib Jemli proposera dans le nouveau gouvernement deux figures connues pour leur proximité (et le mot est faible) avec le parti islamiste : Hédi Kediri et Sofiane Essid.

Pressenti pour le ministère de la Justice, Hédi Kédiri, ancien premier président de la Cour de cassation et président par intérim du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), est connu pour être un proche de Noureddine Bhiri, l’ancien ministre nahdhaoui de la Justice.

Rappelons que l’ancien ministre de la Justice Ghazi Jeribi avait refusé, fin 2018 – juste avant de quitter le gouvernement – de lui accorder une prolongation de six mois pour lui permettre de se maintenir en poste quand il a atteint l’âge de la retraite. C’est, sans doute, l’une des causes de son limogeage par Ennahdha, qui tenait à le maintenir en poste pour des raisons que seul mon doigt connaît.

Pressenti pour le ministère de l’Intérieur, Sofiane Essid, ancien directeur de cabinet de Riadh Mouakhar au ministère des Affaires locales et de l’Environnement, est lui aussi réputé pour sa proximité avec Ennahdha. Il n’est pas plus indépendant que le fut en son temps l’ancien ministre de la Justice, Nadhir Ben Ammou, redevenu nahdhaoui aussitôt finie sa mission.

Par conséquent, la notion d’indépendance dont parle M. Jemli n’a aucun sens. Une personne peut être organiquement indépendante d’un parti et dépendante de fait. Et la personne indépendante organiquement peut être dépendante et asservie plus qu’une personne appartenant à un parti.

Jusque-là, M. Jemli se comporte «en fils obéissant» («al-ibn al-mouti3») de Rached Ghannouchi comme l’a qualifié le député Saïd Jaziri (Al-Rahma) au lendemain de sa proposition par Ennahdha pour composer le gouvernement.

Abir Moussi prendra-t-elle ses godillots et sa couette rose et entamera-t-elle un sit-in devant la lugubre bâtisse grise de l’Avenue Bourguiba pour empêcher la «frérisation» (son terme fétiche) du ministère de l’Intérieur ? Mystère et boule de gomme…

I. B.

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