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Les deux facteurs qui plombent le transporteur national Tunisair, selon Ilyès Mnakbi

Interpellé par les médias sur les difficultés actuelles du transporteur national, Ilyès Mnakbi, Pdg du groupe Tunisair, a cité deux facteurs qui l’empêchent de retrouver sa bonne santé d’antan.

Le premier concerne le sureffectif dont souffre la compagnie depuis 2003. Pour faire fonctionner un avion, il faut un nombre bien déterminé d’employés. La norme internationale retenue est entre 80 et 100 employés par avion contre 270 pour chaque avion de Tunisair.

«Aujourd’hui, avec seulement 20 appareils après la suspension de vol de ses Boeing 737 Max conformément à une décision internationale, Tunisair doit compter en principe et selon les normes internationales, 2000 employés contre 7800 actuellement», a-t-il-dit.

Le deuxième facteur réside dans le mode de gouvernance de la compagnie nationale en tant qu’entreprise publique. Selon lui, les limites de cette gouvernance sont perceptibles lors de l’achat des pièces de rechange en période crise. «Auparavant, a-t-il-dit, forte de sa solidité financière et de sa crédibilité, Tunisair pouvait acquérir, à tout moment, les pièces de rechange par téléphone, ce qui nous permet d’avoir un stock de sécurité. Aujourd’hui, démunie de cette crédibilité, lorsqu’on commande auprès de fournisseurs des pièces de rechange, ces derniers nous demandent de les payer cash alors que la compagnie souffre d’un manque de liquidités. Nous sommes obligés de commander des pièces en AOG (Aviation On Ground), c’est-à-dire des pièces en urgence. Cette technique présente le désavantage de coûter cinq à sept fois le prix des pièces acquises normalement en stock».

Pour M. Mnakbi, à l’origine de ce handicap, ce sont les longues procédures exigées pour lancer un appel d’offres avant d’acquérir ces pièces de rechange à des prix compétitifs. «Avec ce type d’approvisionnement en pièces de rechange (AOG), nous perdons doublement. Nous perdons le temps car l’avion est immobilisé et nous perdons en termes de prix qui est très élevé», a-t-il expliqué.

Pour remédier à ces problèmes, le Pdg de Tunisair propose de doter le transporteur national d’une autonomie de gestion similaire à celles des entreprises privées.

Khémaies Krimi

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