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Kaïs Saïed : «Ennahdha cherche à influencer certaines de mes décisions»

Cette fois, Kaïs Saïed a dit les choses directement et clairement concernant les agissements de Rached Ghannouchi, président du Parlement et d’Ennahdha. Le chef de l’Etat tunisien a estimé que ce dernier «cherche à influencer un nombre de [ses] décisions», ajoutant qu’il ne lui permettra pas de lui «marcher sur les pieds».

Dans un entretien accordé à France 24, ce mardi 23 juin 2020, en marge de sa visite officielle en France, Saïed a affirmativement répondu à la question de l’interviewer français, qui lui a demandé s’il «avait le sentiment qu’Ennahdha, ainsi que Ghannouchi, veulent diriger le pays même s’il n’en ont pas tous les leviers», notamment après l’appel téléphonique qu’avait passé le leader islamiste à Fayez Sarraj, président du Conseil présidentiel du gouvernement d’union nationale libyen, pour le féliciter d’une victoire militaire contre son adversaire, Khalifa Haftar, commandant en chef de l’Armée nationale libyenne.

«Il n’y a un qu’un seul Etat et qu’une seule diplomatie tunisienne, laquelle est dirigée par le chef de l’Etat», a encore souligné le président de la république, assurant que cet appel téléphonique était une erreur et que son contenu ne représentait pas la position officielle de la Tunisie vis-à-vis du conflit libyen.

Notre pays adopte, en effet, la neutralité face à ce dossier, et encourage surtout une solution intra-libyenne. A cet égard, Saïed a rappelé qu’il a réuni des chefs de tribus libyens, en décembre dernier, et qu’il leur a proposé un congrès, entre eux, en vue de promulguer une loi de conciliation nationale et ensuite une loi de transition qui organise provisoirement les pouvoirs publics, avant de mettre en place une constitutions «que les Libyens seuls établissent».

«La légalité internationale est importante mais ne peut pas être définitive. Elle doit être remplacée par une légalité assise sur une légitimité populaire», a-t-il martelé, réaffirmant une idée développée la veille lors de la conférence de presse conjointe avec le président Emmanuel Macron.

C. B. Y.

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