30 Juin 2020 | 12:16 A LA UNE, POLITIQUE, TRIBUNE, Tunisie
Le sentiment général qui se dégage aujourd’hui est que la Tunisie reste un pays à plusieurs vitesses. Il existe encore un écart entre les régions et un décalage entre les différentes couches sociales. Y coexistent aussi deux forces : l’une, positive, la pousse vers le haut, grâce à une jeunesse dynamique, inventive et créative; l’autre négative, mue par des intérêts particuliers, attachée à ses privilèges, et qui tire le pays vers le bas.
Par Fathi Ben Hamidane *
La révolution tunisienne de 2011 a apporté au citoyen la liberté et la dignité. La liberté, et surtout la liberté d’expression, est un acquis précieux certes, mais quand cette liberté dépasse la limite de l’admissible peut-on encore parler de liberté ? Invectiver le président de la république et s’adresser à lui dans des termes irrévérencieux, sans aucun égard pour son statut, constitue clairement une offense et un outrage à la liberté d’expression. Quel que soit le message à faire passer et quel que soit le grief! L’humilité, la politesse et le respect de l’autre sont le fondement de la démocratie et la base du civisme et de la civilité.
Sur le plan de la démocratie à proprement parler, le souci majeur de l’Assemblée actuelle, élue par le peuple, n’est vraisemblablement pas celui de servir les intérêts du citoyen et faire la fierté du pays en servant de modèle et d’exemple à ceux de tout bord qui, jaloux de l’expérience tunisienne dérangeante, sont à l’affût de toute incartade et de toute dérive pour dénigrer cette expérience démocratique et pour assouvir leur désir de la voir capoter.
Les tiraillements au sein du parlement tournent, hélas, à la mascarade et au show médiatique. Le citoyen est de plus en plus convaincu que certains députés ne sont là que pour défendre des intérêts «pas trop nationaux» et pour faire bénéficier certains lobbies de certains avantages et privilèges.
Les disputes, les querelles et les joutes oratoires, au mépris de la décence, de la bienséance et de la courtoisie, retransmises en direct par la chaîne de télévision nationale, font apparaître clairement ce désir permanent de se montrer, de s’afficher et de vouloir s’imposer, avec la prétention de détenir LA réponse et LA solution.
D’autre part, il existe, depuis le début de la révolution, un fossé entre la notion de la vie et de la destinée de la «nation» et la conception de la «oumma» et, tant que perdurera ce fossé, il sera difficile de bâtir un Etat fort, solide et à toute épreuve.
Par ailleurs, les partis politiques, laïques ou religieux, sont peu soucieux d’œuvrer dans l’intérêt du peuple, loin de tout parti-pris mesquin et inhibiteur. Le laïque continue à considérer le religieux comme un mal, un ennemi. Le religieux persiste à croire qu’il détient la vérité et le monopole de la probité et de la droiture. Il serait temps que tout le monde s’accorde sur la nécessité d’admettre que la croyance est une affaire personnelle, un simple rapport direct entre l’Homme et son Créateur. La liberté de croyance et de conscience est certes un droit fondamental mais faut-il pour autant en faire un devoir, directement ou indirectement?
Autre constatation: la révolution a crée une situation et un état de fait qui interpellent à plus d’un titre. Des victimes de l’époque de Bourguiba et de celle de Ben Ali demandent et obtiennent des dédommagements et des compensations pour les tortures et autres sévices subis à l’époque. Mais quid des martyrs et blessés de la révolution à qui la nation est redevable et reconnaissante pour les sacrifices consentis ? Et qu’en est-il également des militants gauchistes, marxistes-léninistes et autres qui ont, eux aussi, été maltraités, torturés et emprisonnés sous le régime de Bourguiba?
Enfin, une dernière réflexion. La révolution tunisienne a été véritablement fertile et féconde. Elle a engendré des progrès incontestables dans d’innombrables domaines, que d’aucuns lui envient.
Tout compte fait, le sentiment général qui se dégage après ces années d’atermoiements et de luttes pour des objectifs somme toute louables et palpables est que la Tunisie reste malgré tout un pays à deux, voire plusieurs, vitesses. Il existe encore un écart entre les régions et un décalage entre les différentes couches sociales. Même si des efforts colossaux ont été consentis à cet égard. Il est en outre clair qu’il existe aussi dans le pays deux forces : l’une, positive, pousse la Tunisie vers le haut, encore et toujours, grâce aux forces vives et à la jeunesse dynamique, inventive et créative, l’autre négative, ou du moins inerte, qui tire le pays vers le bas mue par des facteurs socioculturels.
L’union fait la force est le mot de la fin qui s’impose.
* Ancien fonctionnaire international et enseignant universitaire.
Comment gérer une révolution ou un effondrement du règlement pour qu il n y est pas un changement du régime politique et rester dans le point zéro et négatif même c est remplacer une dictature d une personne ou un parti unique par une dictature du peuple laisser les palais présidentiels pour être des foyers aux délinquants négliger les vraies causes essentielles du peuple et se concentrer sur les conflits politiciennes et idéologiques, comme le silence absolue est benifique pour un régime totalitaire individuel et autocratique la liberté d expression illimitée et inconsciente est benifique pour un régime oligarchique particratique ou les partis politiques constitue une dictature sous un cadre comme quoi democratique élections liberté des médias et d expression. Au cours de cette gestion, la révolution n est que des surveillances réelles bienveillantes ou supposées guidées par les intérêts et le lobbying d un pouvoir ou un régime après l effondrement de son règlement qui finissent leurs missions à posséder ses institutions et ses structurations à une image proche du système politique ancien avec d autres noms et d autres prénoms malheureusement avec des grandes pertes humaines matérielles économiques et securitaires c est en fait changer tout en micro pour ne changer rien en macro pour aboutir à préserver des intérêts spécifiques et biocratiques c est pour cela que le vis à vis de l Islam envers les gouvernants est de ne pas protester contre eux et les conseiller doucement et de ne pas les permuter par force car en fait pour réaliser un vrai changement c’est de changer les mentalités et les intentions et s attacher aux valeurs non pas changer les gouvernants qui ne sont en réalité que les images des oeuvres de leurs peuples
C’est une très bonne analyse claire et juste de la Tunisie post révolution.
C’est juste que la Tunisie a beaucoup gagné après cette révolution, surtout sur la plan de la liberté individuelle et la liberté d’expression. Toutefois, on assiste aujourd’hui à des excès, parfois graves, de liberté chez certains qui se permettent l’intolérable et meme l’interdit au non de cette liberté, ce qui porte préjudice et nuit aux intérêts des autres et meme à la nation entière.
Dans ce sens, il y’a un immense travail de sensibilisation et d’education civile à faire par tout le monde, et surtout par les medias, les institutions éducatives, écoles, universités, associations civiles, partis politiques, parents,…..pour éduquer le peuple et l’emmener à profiter de cette liberté pour le meilleur de chacun et de toute la nation en meme temps, et non pas seulement pour ses intérêts personnels.
Il est temps que la justice soit ferme, et qu’elle combatte sérieusement ces débordements, ces excès et les profits personnels de ces libertés.
Il faut que la justice applique strictement la loi des libertés. L’application stricte de la loi est la base de toute démocratie réussie, pas seulement au niveau de la liberté d’ailleurs, mais à tous les niveaux. La politique du pardon ne fait que du mal à la société.
Tunisiens de tout bord: On a fait le premier pas. Continuons tous ensemble à progresser pour une vraie démocratie solide et réussie, aimons-nous les autres et les autres, et surtout respectons nous meme si on ne partage pas les memes idées et les memes principes. Rappelons-nous que c’est la diversité et l’union sociale qui font la force d’une nation.