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Noureddine Bhiri menace Abir Moussi : «C’est ton parti qui doit être dissous»

Noureddine Bhiri, dirigeant et chef du bloc parlementaire d’Ennahdha, a estimé, ce mardi 7 juillet 2020, que le Parti destourien libre (PDL) doit être dissous, du fait des dépassements de sa présidente, Abir Moussi, et ce, en réponse aux accusations de cette dernière, qui a affirmé, plus tôt dans la journée, que la constitution du parti islamiste, en 2011, était illégale.

Par Cherif Ben Younès

Pour l’ancien ministre de la Justice (décembre 2011 – mars 2013), «Moussi a fourni toutes les conditions nécessaires pour que son parti soit dissous, en refusant de reconnaître la Constitution, en incitant à la haine et au combat entre les Tunisiens et en refusant de coexister avec certains d’entre eux», faisant allusion à l’hostilité de l’avocate vis-à-vis de son mouvement politique.

M. Bhiri demande aux autres de renier leur passé

«On va voir, dans les prochains jours, quel parti sera dissous et lequel restera !», a-t-il menacé l’ex-RCDiste, tout en estimant qu’elle «n’avait pas réussi à mentir assez longtemps aux Tunisiens et qu’elle n’avait pas saisi l’occasion de former un parti qui tire un trait sur le passé».

Pour M. Bhiri, renier le passé est clairement une qualité, et cela explique vraisemblablement l’aisance avec laquelle lui et certains de ses camarades nahdhaouis retournent leurs vestes.

En tout cas, sa déclaration a été révélatrice du niveau médiocre du dialogue politique en Tunisie, parce qu’en l’occurrence, il a été fidèle à sa réputation de l’homme qui parle beaucoup… pour ne rien dire. En effet, au bout du compte, il n’a fourni aucune réponse concernant le vif du sujet, à savoir si la signature de la déclaration de formation d’Ennahdha, supposément avoir été faite par le président du parti, Rached Ghannouchi, en 2011, était falsifiée – comme le prétend Moussi – ou pas.

Bhiri reproche au PDL les défauts même d’Ennahdha

Il a totalement esquivé cette question, ce qui donne plus de crédit à la version de Abir Moussi, préférant plutôt régler puérilement ses comptes politiques avec elle, un jeu médiocre que la politicienne adore aussi, mais en le maîtrisant beaucoup mieux, car elle, au moins, a le mérite de présenter des données concrètes et, souvent, des preuves matérielles prouvant ses accusations.

Par ailleurs, M. Bhiri reproche au parti de Moussi d’inciter à la haine et au combat entre les Tunisiens, exactement ce que beaucoup de Tunisiens reprochent à Ennahdha, qui ne cesse d’opposer bons musulmans et mauvais musulmans, révolutionnaires et nostalgiques de l’ancien régime, tout en s’acoquinant lui-même avec les éléments de l’ancien régime ayant retourné leur veste. Mme Moussi a donc à ses yeux l’énorme défaut de ne pas l’avoir fait, elle aussi, et de rester fidèle à ses positions initiales, anti-islamistes.

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