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Attayar ne sait plus sur quel pied danser ?

Rached Ghannouchi – Mohamed Abbou : il n’y a pas d’amour, il y a des preuves d’amour.

Depuis qu’il a intégré le gouvernement, où il compte un ministre d’Etat et trois ministres, le parti Attayar (Courant démocrate) semble prendre goût au pouvoir, à tel point que ses positions deviennent ambiguës et illisibles, même pour ses partisans.

Par Ridha Kefi

Attayar est visiblement très gêné par l’affaire de conflits d’intérêts éclaboussant le chef du gouvernement Elyès Fakhfakh car elle interpelle l’un des sujets de prédilection de ses dirigeants et le thème centrale de sa dernière campagne électorale : la réforme de la gouvernance publique et la lutte contre la corruption.

Noyer le poisson de l’affaire Fakhfakh Gate

Mohamed Abbou et ses camarades sont si attachés à leurs postes qu’ils semblent exclure toute possibilité de démission de M. Fakhfakh ou de retrait de la confiance à son gouvernement. D’ailleurs, ils louvoient, multiplient les déclarations soporifiques dont le seul objectif est de noyer le poisson de l’affaire Fakhfakh Gate dans les eaux troubles des enquêtes, dont ils savent d’avance qu’elles se perdront en conjectures et n’aboutiront à aucune conclusion tranchante.

Attayar semble aussi plus préoccupé à guerroyer contre Abir Moussi et à prendre ses distance vis-à-vis d’elle, de façon à plaire aux islamistes, les irréductibles ennemis de la présidente du Parti destourien libre (PDL), que de s’impliquer dans le processus de retrait de confiance à Rached Ghannouchi, président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), auteur de nombreux dépassements de ses prérogatives et qui se comporte toujours comme président d’Ennahdha et comme défenseur des intérêts de l’Organisation internationale des Frères musulmans, de la Turquie et du Qatar, que comme président du parlement tunisien.

Cap sur les petits marchandages politiciens

Dans cette affaire, M. Abbou et ses collègues sont même en train d’abandonner le plan des principes, dont ils se sont toujours gargarisés, pour celui des petits marchandages politiciens.

En effet, ils sont en train de désolidariser des autres blocs parlementaires œuvrant pour le retrait de confiance à Rached Ghannouchi pour voler au secours de ce dernier, en contrepartie d’un abandon, par Ennahdha, de son projet de retrait de confiance à Elyes Fakhfakh et de constitution d’un nouveau gouvernement.

Realpolitik ? Pragmatisme ? Intérêt bien compris ? Cette posture d’Attayar peut être qualifiée, plus crûment, d’opportunisme, de compromission et de trahison des principes sur lesquels il a bâti son image et sur lesquels ses électeurs l’attendent.

Ne dit-on pas généralement que le pouvoir corrompt ?

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