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L’impact de la dégradation de la note souveraine de la Tunisie selon l’IACE

L’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE) a publié une note sur l’«Impact de la dégradation de la note souveraine de la Tunisie de B2 à B3» par l’agence de notation américaine Moody’s. Nous en reproduisons ci-dessous un résumé…

La notation souveraine est un jugement professionnel sur la probabilité qu’un Etat remplisse ses obligations souveraines à l’échéance. Elle sert principalement à évaluer la capacité des émetteurs de titres à racheter leurs titres aux dates d’échéance.

Les notations souveraines sont fournies par des agences de notation telles que S&P (USA), Moody’s (USA), Fitch (USA), R&I (Japon) et Dagong (Chine).

Il est à signaler que depuis 2013, suite à sa demande, la Tunisie n’a plus été noté par S&P. La notation souveraine publiée annuellement par Moody’s donne une visibilité sur la situation actuelle d’un Etat non seulement aux prêteurs mais également aux emprunteurs. Cette revue, à l’instar de celle effectuée par d’autres institutions financières internationales tel que le FMI dans le cadre de l’article IV, permet de dresser les insuffisances de la gestion publique d’un pays. Les notations souveraines influencent principalement les montants, la maturité et les taux d’intérêt lors de l’émission de nouveaux titres par un pays. Cette conséquence est la plus importante pour le cas de la Tunisie.

Selon nos estimations et en se basant sur des simulations la Tunisie aura un gap de 5000 MDT sans le renouvellement de la garantie américaine et de 2600 en cas de renouvellement totale de ladite garantie.

En cas de sortie, le taux d’intérêt appliqué serait de 11%, avec une durée de 7 ans ce qui mettra en péril la soutenabilité de la dette publique à long terme.

Bien entendu, le besoin de financement de la Tunisie pourrait être revu à la hausse, vu que les hypothèses de son calcul se sont aggravées (le prix du baril, importation de céréales, taux de croissance, recettes fiscales…).

Au-delà de ses effets directs, cette dégradation aura des effets sur le secteur financier, les entreprises et les investisseurs ce qui nécessitera l’adoption de mesures préventives immédiates.

Par ailleurs, la concomitance et la concordance des conclusions et de l’analyse de Moody’s et de la revue de la FMI met en exergue l’appréciation de la communauté internationale du risque pays et les réserves annoncées sur la capacité d’éviter l’insoutenabilité potentielle.

La Banque centrale de Tunisie (BCT) aura un rôle important pendant cette période pour préserver la solidité financière du système bancaire, s’assurer de la disponibilité des ressources nécessaires pour le financement de l’économie, sécuriser les opérations de commerce international afin d’éviter des perturbations potentielles, rassurer les détenteurs de comptes en devises afin d’éviter une éventuelle fuite des capitaux et surtout résister aux pressions politiques qui auraient pour conséquence de l’engloutir dans la trappe de financement direct du budget.

Rares sont les pays qui sont passés par la classe B3 et qui ont pu éviter la descente, à court terme, vers la classe C. La remontée étant le plus souvent longue. Les pays qui ont pu à nouveau gravir l’échelle l’ont fait au bout d’un minimum de 3 ans à la suite de la mise en place de plans de réformes et développement.

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