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L’attitude poutinienne de Kaïs Saïed est indispensable dans cette phase

En parlant peu, en n’expliquant pas, en ne révélant pas ses cartes, en gardant dans le secret son programme pour l’étape suivante qu’il annoncera au moment opportun, Kaïs Saïed laisse ses adversaires dans le flou, joue avec leurs nerfs, les déstabilise, les déconcerte… Ils ne savent plus quoi faire, disent tout et son contraire et certains sont au bord de la crise de nerfs. Cette étape n’est pas seulement politique mais éminemment psychologique; il doit donc agir de la sorte. 

Par Chedly Mamoghli *

«Pourquoi il ne parle pas?», «Pourquoi il n’explique pas?», «Pourquoi ne révèle-t-il pas ses intentions?», «C’est le saut dans l’inconnu», «Le saut dans le vide», «S’il ne parle pas c’est qu’il est bloqué et n’a pas programmé cette phase», etc… Autant de phrases et de «réflexions» qui se multiplient ces jours-ci. Et bien, dans cette phase son attitude est la bonne. C’est ce qu’il faut faire. Il doit agir de la sorte durant cette phase aussi délicate que décisive. Un homme d’Etat qui a un rendez-vous avec l’histoire, qui ne doit pas le manquer et qui doit faire réussir à son pays un tournant historique décisif ne peut pas agir comme en période normale, tout dire, tout révéler et tout expliquer. C’est une période exceptionnelle, il faut une attitude exceptionnelle.

C’est une étape éminemment psychologique

En parlant peu, en n’expliquant pas, en ne révélant pas ses cartes, en gardant dans le secret son programme pour l’étape suivante qu’il annoncera au moment opportun, il laisse ses adversaires dans le flou, il joue avec leurs nerfs, il les déstabilise, ils les déconcerte et c’est pour cela qu’ils disent tout et son contraire et ne savent plus quoi faire. Ils sont au bord de la crise de nerfs. Cette étape n’est pas seulement politique mais éminemment psychologique donc il doit agir de la sorte.

Vladimir Poutine, le Russe, ou Volodia, a fait croire à Boris Eltsine, à sa fille Tania, à Boris Beresovsky (Boria), aux oligarques (les affairistes prédateurs russes) qu’il était leur ami mais une fois installé à la place d’Eltsine et une fois devenu le maître du Kremlin, il les a mis hors d’état de nuire.

On ne fait rien si on révèle ses cartes à ses adversaires

En Tunisie, les islamistes croyaient que Kaïs Saïed allait être leur allié à Carthage et l’axe Ankara-Doha a cru qu’il avait désormais un nouvel allié à Tunis. Ils les a laissés croire ce qu’ils voulaient croire mais en agissant uniquement dans l’intérêt du pays, ils ont compris à qui ils avaient affaire.

J’ai toujours pensé que si Kaïs Saïed n’était pas Tunisien mais Russe, il n’aurait jamais été professeur de droit constitutionnel mais aurait été repéré par l’Etat russe qui aurait décelé ses qualités et il aurait eu une belle carrière dans le KGB et le FSB puis devenu l’un des siloviki qui dirigent la Fédération de Russie. Avec son attitude actuelle qui déstabilise complètement ses adversaires, on dirait qu’il n’a pas fait des études de droit au Campus de Tunis mais à la Loubianka.

Tout homme qui veut faire l’Histoire et changer le destin de son pays doit faire preuve de machiavélisme et être de la trempe des Bourguiba, Sadate et Mitterrand.

On ne fait rien si on révèle ses cartes à ses adversaires surtout que dans le cas de Kaïs Saïed, ses adversaires sont soutenus par une puissante nébuleuse financière, politique et médiatique de par le monde.

L’attitude poutinienne de Kaïs Saïed est donc juste et indispensable dans cette phase. Faites-lui confiance et soutenez-le, c’est un homme intelligent, stratège et patriote.

Juriste.

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