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L’expérience Smart City tunisienne présentée à Madrid

Le 5e forum annuel MedThink 5+5 s’est tenu les 13 et 14 octobre 2021 à Madrid, en Espagne. Tunisian Smart Cities (TSC) y a été représentée en la personnalité de son président Borhene Dhaouadi qui a témoigné de cette expérience et évoqué ses perspectives futures.

Le forum a réuni des experts, praticiens et décideurs politiques issus des dix pays des deux rives de la Méditerranée Occidentale (Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie et Tunisie au sud, et Espagne, France, Italie, Malte et Portugal au nord) qui ont exploré les moyens de travailler ensemble pour une Méditerranée plus durable et innovante.

Plus de 40 experts de haut niveau, représentants de groupes de réflexion et responsables politiques des États membres du Dialogue 5 + 5 ont débattu à cette occasion des futures transformations de la Méditerranée occidentale et discuter autour de cette thématique : «Quelles perspectives pour le dialogue 5+5 dans une Méditerranée en transformation ? S’adapter ensemble aux réalités post-Covid-19.»

Transition numérique et vers la durabilité en Méditerranée

Cette édition du Forum MedThink 5+5 a été conjointement organisée par l’Institut européen de la Méditerranée (IEMed), le secrétariat du réseau MedThink 5+5 et l’Union pour la Méditerranée (UpM) en partenariat avec Casa Áraba, dans le cadre de la coprésidence espagnole 2021 du Dialogue 5+5 et s’appuyant sur la Déclaration de Tunis adoptée lors de la 16e réunion des ministres des Affaires étrangères du Dialogue 5+5, le 22 octobre 2020.

Taieb Baccouche.

Les participants ont abordé trois transformations importantes susceptibles d’avoir un impact sur l’avenir de la Méditerranée occidentale, à savoir la transformation du modèle de production, la transition numérique et la transition vers la durabilité. Des réflexions ont été faites sur les opportunités de coopération sectorielle dans le cadre du Dialogue 5+5.

Cette édition comprenait l’intervention de Taieb Baccouche, secrétaire général de l’Union du Maghreb arabe (UMA), qui a souligné la nécessité de repenser le futur du dialogue 5+5 afin de renforcer la résilience aux crises éventuelles et d’élargir le spectre de la coopération sectorielle et palier les insuffisances sociaux, économiques et sanitaires.

Pour sa part, Fatma Omrani Chargui, ambassadrice de Tunisie à Madrid, a rappelé l’importance de la coordination entre les pays membres du Dialogue 5+5, aussi bien sur le plan de dialogue politique que sur celui des politiques sectorielles, pour faire en sorte à ce que le bassin méditerranéen ouest puisse se mettre en place d’une manière beaucoup plus vertueuse et coordonnée, notamment en période post-Covid-19.

Le discours d’ouverture a été prononcé par Cristina Juarranz, directrice adjointe Casa Áraba, qui a souligné que le Forum devra contribuer comme les séminaires précédents à améliorer le réseau et l’intégration régionale dans le cadre des conséquences de la pandémie de Covid-19.

Fatma Omrani.

Défis économiques de la ville en lien avec les défis urbains

Lors de son intervention , le président de l’association TSC, Borhene Dhaouadi, a affirmé que la transformation numérique et le développement urbain durable en Tunisie relèvent des défis sociaux, urbains et économiques.

Il a expliqué : «Les défis sociaux impliquent l’impact qu’aurait la transformation digitale et la numérisation des services sur notre quotidien. Aujourd’hui, tout le monde parle de la transformation digitale. Neuf discours d’officiels sur dix abordent ce sujet. Alors que nous vivons une pandémie sanitaire, nous devons en tirer des leçons et réfléchir à l’impact de la numérisation sur notre vie au quotidien. Une fois que nous sommes tous engagés dans cette connectivité et interconnexion, serions nous demain à l’abri d’une pandémie numérique? Alors que notre quotidien dépend de la connectivité, pourrions nous nous déplacer? Pourrions-nous Travailler? Pourrions-nous manger et boire? Pourrions-nous nous soigner? Ce sont des questions auxquelles nous devrons réfléchir très sérieusement. D’un autre côté, les gouvernements et les États seront-ils suffisamment souverains? Quels nouveaux rôles auront-ils pour préserver les intérêts des citoyens? Quels nouveaux rôles auront les collectivités locales?».

Il a poursuivi : «Les défis urbains nous emmènent à évoquer les notions de la propriété des infrastructures numériques et la souveraineté de la Data locale. La ville intelligente et durable de demain devra avoir la main sur ses données pour qu’elle puisse les traiter, les valoriser et agir en cas de problèmes très rapidement et en proximité. Nous travaillons actuellement dans le cadre du Programme national Tunisian Smart Cities sur le développement de la Green Data City. Nous œuvrons, à travers le plan vision Bizerte 2050 et Tunisie 2050, à accueillir une Data City à Bizerte, en profitant d’une offre de coffres-forts numériques hyper sécurisés et des installations de la base militaire existantes. Il s’agit d’ouvrages sous-marins qui constitueront demain une zone franche numérique permettant d’abriter de la Data mondiale.»

Borhene Dhaouadi.

Augmenter les ressources des collectivités locales via la connectivité

M. Dhaouadi a, par ailleurs, souligné l’importance de l’inclusion économique et l’émergence des notions de la ville du quart d’heure et les territoires de la demie heure pour les défis économiques de la ville en lien avec les défis urbains. Il a ajouté : «Il ne faut pas attendre les politiques pour le montage des projets de proximité, des projets à différents niveaux d’impact ; local, régional, national, voire méditerranéen, en commençant avec des petits projets utiles avec une implication du privé, des règles fiables et un impact direct sur la vie du citoyen. Quant au financement, nous misons sur les mécanismes de financement en PPP (partenariat public-privé). Les projets à réaliser dans le cadre de PPP doivent remplir certains critères. Ils doivent être utiles, rentables et réalisables. Nous essayons également d’inventer des nouveaux mécanismes et de créer un modèle économique pour augmenter les ressources des collectivités locales via la connectivité et faire en sorte que l’accès à la connectivité devienne un droit fondamental.»

Il est utile de savoir que le réseau MedThink 5+5 est un réseau sous-régional de think-tanks qui a été créé en mai 2016 avec le soutien de plus de trente institutions des dix pays de la Méditerranée occidentale du Dialogue 5+5. Cet événement vise à répondre aux besoins de base au sein du système du Dialogue 5+5 en œuvrant pour permettre le dialogue à travers l’organisation de conférences, séminaires et colloques avec les acteurs clés de la région. Il sert également de plate-forme de recherche conjointe et de diffusion afin de fournir des résultats aux dirigeants politiques du Forum de la Méditerranée occidentale.

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