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Marzouki: «Si des armes seront utilisées, elles le seront contre les résidus de l’ancien régime» (Vidéo)

Marzouki a déroulé le tapis rouge au Palais de Carthage aux salafistes radicaux.

C’est ce que disait l’ancien président Moncef Marzouki à feu Mohamed Brahmi, quelques semaines seulement avant l’assassinat de ce dernier par un groupe d’extrémistes religieux, le 25 juillet 2013. Vidéo.

L’ancienne députée, Mbarka Brahmi rapporte dans un entretien avec la radio IFM que, quelques mois après l’assassinat de Chokri Belaid, dirigeant du Front populaire, tué par balle devant chez lui, à El-Menzah VI, le 6 février 2013, son mari, Mohamed Brahmi, membre de l’Assemblée nationale constituante (ANC) et dirigeant lui aussi du Front populaire, a rencontré l’ancien président provisoire Moncef Marzouki et l’a averti contre l’introduction de grandes quantités d’armes de la Libye voisine, qui étaient alors stockés dans certaines régions du sud tunisien. Grande fut sa surprise lorsque le larbin des islamistes, qui déroulait alors le tapis rouge aux dirigeants salafistes radicaux et les recevait solennellement au Palais de Carthage, lui répondit sans ciller ni mesurer la gravité de ses propos: «Il est possible que ces armes existent mais n’ayez pas peur des armes, car si elles existent, elles seront utilisées contre les rescapés de l’ancien régime».

Mohamed Brahmi a été très choqué et déçu, raconte sa femme et lui a avoué : «En quittant le palais de Carthage, j’ai compris que cet homme est le représentant de Daech en Tunisie».

Quelques jours plus tard, ces armes ont été utilisées contre le député qui fut assassiné devant chez lui, à la cité El-Ghazala, par un extrémiste religieux, le 25 juillet, le jour de la célébration de la fête de la république.

Les propos de Moncef Marzouki avait déjà été rapportés par Mohamed Brahmi de son vivant et nous en avions alors rendu compte dans les médias. A l’époque, le pouvoir était aux mains du parti islamiste Ennahdha, qui a mis main basse sur le pays et a laissé les groupes extrémistes religieux, ses satellites et exécutants des basses œuvres, essaimer dans tout le pays.

Si Mme Mbarka a rapporté ces propos c’est pour attirer l’attention sur le danger que constitue aujourd’hui cet homme pour la paix en Tunisie et pour dénoncer ses appels aux pays étrangers d’intervenir en Tunisie pour destituer le président de la république Kaïs Saïed, lequel, selon elle, est dans le viseur des islamistes et serait même menacé dans sa vie. «Et il le sait et il le dit souvent à ses interlocuteurs», a-t-elle dit.

I. B.

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