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L’intégrisme occulte de Rached Ghannouchi

ghannouchi

S’il fallait une preuve supplémentaire que Rached Ghannouchi n’est pas un islamiste modéré mais un intégriste occulte. Nous en avons eu la preuve lors d’un récent prêche du vendredi.

Par Farhat Othman

De fait, Rached Ghannouchi, président du parti islamiste Ennahdha, n’est qu’un faux modérantiste qui fait avancer doucement, mais bien sûrement son dogmatisme en Tunisie, avec l’ambition folle d’y faire régner un ordre islamiste supposé moral quand il n’est qu’immoral, violant l’esprit de l’islam correctement interprété. Ce qui ne manque pas de caricaturer l’islam, encourageant les dérives terroristes.

Opposition à la vente d’alcool

Dans ce sermon d’il y a une dizaine de jours, le chef du parti partenaire de la coalition au pouvoir s’oppose fermement à la vente d’alcool en Tunisie, appelant même à boycotter les rares commerces qui la pratiquent.

Cela aurait été bien ahurissant si on ne connaissait Rached Ghannouchi indécrottable mystificateur, n’hésitant pas à chercher à berner éhontément son audience, comme il l’a fait pour l’abolition de l’homophobie, par exemple(1).

De fait, il s’adonne volontiers à ce qui semble être devenu chez lui une seconde nature sachant que cela donne bien des résultats en trompant les Occidentaux prompts à se passionner pour la moindre déclaration supposée modérée de celui qui est loin de l’être, étant un crypto-intégriste. On en a eu un exemple récent(2).

Pour cela — et on n’a pas manqué de l’en mettre en garde — il risque de ne laisser à l’histoire que le triste surnom de Rached le menteur, rappelant celui — la pire des hontes — du célèbre faux prophète en islam, Moussaylima(3).

Faut-il noter ici que la vente d’alcool est déjà le fait de très peu de magasins en Tunisie, ne se faisant que dans des conditions trop contraignantes, comme la fermeture du rayon la veille du vendredi et le lendemain toute la journée, outre la réservation d’un endroit discret ou séparé du magasin(4).

Faut-il rappeler aussi que ce déplorable état de choses alimente un commerce clandestin d’alcool, une contrebande qui occupe inutilement les forces de l’ordre devant avoir d’autres priorités que de brimer les libertés strictement privées comme de vendre ou boire de l’alcool.

La falsification de l’islam

Si M. Ghannouchi n’était pas un intégriste caché, il aurait admis que l’islam correctement interprété n’interdit ni l’alcool ni son commerce ni sa consommation, mais juste l’ivresse(5) qu’il est censé provoquer et qui risque de détourner le croyant de la voie de Dieu. Aussi, un musulman responsable et qui se respecte ne doit pas interdire l’alcool, mais se l’interdire par un effort personnel de résistance à la tentation. Ce qui suppose qu’une telle tentation existe et que l’alcool soit vendu en toute liberté.

S’il ne faisait pas une lecture fausse de l’islam, M. Ghannouchi aurait su que sa religion protège le commerce, tout commerce, y compris celui de l’alcool, dont l’ange Gabriel lui-même n’a pas hésité à proposer au prophète un verre lors de son «voyage nocturne». Comment donc le Saint-Esprit l’aurait-il fait si le simple toucher du vin — comme on le colporte bien à tort — était interdit ? D’ailleurs, le vin existe bien au paradis et le Coran le loue parmi les bienfaits que Dieu a créés. Serions-nous supérieurs à l’ange Gabriel ?

M. Ghannouchi devrait savoir, lui qui a vécu dans des pays où coule à flots l’alcool, que c’est la liberté du commerce de ce breuvage qui doit être la règle pour que soit faite la preuve par le croyant qu’il respecte bien sa religion en s’abstenant de le boire ou, s’il le boit — ce que sa religion n’interdit qu’en excès —, de veiller à ne pas aller jusqu’à l’ivresse.

Bien mieux, en tant qu’homme politique, M. Ghannouchi devrait connaître les retombées éthiques de l’abrogation des textes illégitimes régissant le commerce d’alcool, car devant être bénéfique, mettant fin aux drames de la contrebande, l’incitation à l’ivresse, fruit de l’interdit frappant à tort l’alcool et la lecture intégriste faite de la religion au point de verser dans l’horreur terroriste que nourrit le manque de droits et de libertés en islam.

Ghannouchi encourage la contrebande d’alcool

Que M. Ghannouchi, qui soigne ses rapports avec les États-Unis et veille à leur plaire, médite donc la noire période de l’histoire américaine que fut la Prohibition, drame absolu n’ayant eu pour conséquence que d’encourager la prospérité des groupes mafieux. Serait-ce ce qu’il veut pour la Tunisie où la contrebande d’alcool est bien répandue ?

On serait forcément amené à le penser s’il ne change pas au plus vite de position sur cette question, appelant clairement et sans détour à abolir les textes restreignant la consommation et la vente d’alcool, y compris le vendredi et durant ramadan, car le sacré en islam ne se situe nullement dans l’ostentation, mais dans l’intention.

Qu’il le fasse en rappelant ou en se rappelant que le vrai fidèle en islam est celui qui se retient de céder à la tentation et qu’on ne prive pas du moindre appât afin d’avoir la possibilité — absolument nécessaire en islam — de faire la preuve qu’il ne fait pas acte d’hypocrisie.

En ne le faisant pas, M. Ghannouchi prouvera, en plus de mériter le qualificatif d’hypocrite que dénonce notre religion. Alors, quand le verra-t-on vanter en bon musulman la liberté du commerce en islam, qui n’exclut pas celle de l’alcool, y compris le vendredi, et la levée de l’anathème injuste sur ce que Dieu a rangé parmi les biens mis à la disposition de ses créatures appelées juste à ne pas en abuser comme en toute chose?

Car malgré sa dernière sortie, bien scandaleuse pour l’esprit vrai de notre religion tolérante et rationaliste, une preuve supplémentaire de son intégrisme occulte, on veut bien espérer un sursaut salutaire du sens politique et de l’éthique islamique authentique de la part de celui qu’on dit être l’animal politique par excellence en Tunisie.

Ce serait salutaire en ces temps tragiques où l’islam est assimilé au terrorisme par excès d’injuste intolérance de la part de ses responsables vidant notre religion du meilleur de ce qu’elle a : son humanisme et sa tolérance à toute épreuve. Or, un tel esprit constitue l’antichambre du terrorisme, étant déjà mental !

Notes : 

(1) Vous êtes démocrate, Monsieur Ghannouchi ? Soutenez alors l’abolition de l’homophobie!
(2) Tunisie – Droits LGBT: Michael Moore se justifie sur son dernier documentaire et évoque le cas de Marwen
(3) Honorer l’islam par une fatwa édictant que l’homophobie viole la religion !
 (4) Adresse au Président de la République : Pour l’assainissement moral abolissant les obsolescences législatives
(5) L’islam n’interdit pas l’alcool, plutôt l’ivresse !

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