Une campagne contre les violences faites aux femmes dans les espaces publics a été lancée pour sensibiliser les Tunisiens et tenter d’éradiquer ce phénomène.
Une récente étude effectuée par le Centre de recherches, d’études, de documentation et d’information sur la femme (Credif) a révélé un phénomène inquiétant en Tunisie : 53,5% des Tunisiennes ont indiqué avoir été victimes, au moins une fois, de violence dans les espaces publics, à savoir la rue, le travail, les aires de divertissement et, surtout, dans les transports publics.
Ces chiffres sont alarmants d’autant que parmi les victimes 78% ont dénoncé une agression morale, 75% des violences sexuelles et 45% des violences physiques.
La directrice générale du Credif, Dalenda Largueche, a indiqué, hier, aux médias qu’il serait grand temps de tirer la sonnette d’alarme. «Cela fait peur, la rue en Tunisie est devenue un terrain propice aux agressions contre les femmes. Dans le subconscient des hommes, la place de la femme est à la maison», s’est indignée Mme Largueche, ajoutant que l’agression sexuelle reste un sujet tabou, la société rejetant souvent la faute sur la victime.
Pour éradiquer ce phénomène, le Credif a entamé une campagne pour sensibiliser les Tunisiens et leur prouver que la femme a sa place et son rôle dans la société, qui sont indispensables. La campagne vise aussi à appeler les «harceleurs et agresseurs » à se rendre compte des dépassements qu’ils commettent.
La campagne consiste à un affichage de photos où des Tunisiens, des deux sexes, reprennent ironiquement des phrases ségrégatives et avec lesquelles les agresseurs justifient leurs violences.
Y. N.
Donnez votre avis