Selon la direction de la justice militaire, le parquet militaire a ordonné l’ouverture d’une enquête sur le contenu d’une déclaration de Hizb Ettahrir en date du 27 mai dernier.
Dans un communiqué publié mardi, la direction de la justice militaire précise que cette déclaration a comporté de graves allégations qui dépassent la simple critique pour inciter ouvertement les militaires à la rébellion.
La déclaration a également contenu un appel franc aux forces militaires à rejoindre le parti, ce qui constitue un crime qui tombe sous le coup du code militaire des plaidoiries et des sanctions, ajoute le communiqué.
La justice militaire n’est pas une justice exceptionnelle mais plutôt une justice spécialisée, conformément à l’article 110 de la constitution, précise la direction de la justice militaire dans son communiqué.
Le tribunal militaire a convoqué le représentant légal de Hizb Ettahrir, Abderraouf Amri, pour l’interroger au sujet de ladite déclaration. Au lieu de comparaître, ce dernier a organisé un mouvement de protestation devant le tribunal militaire qu’il a qualifié de «juridiction d’exception».
Dans sa déclaration, Hizb Ettahrir dénonçait la venue en Tunisie de pèlerins juifs détenteurs de passeports israéliens. Il s’adressait aux forces de sécurité et à l’armée nationale, les exhortant à le suivre dans son projet de califat pour «libérer les Etats islamiques et récupérer Al-Qods».
Rappelons que Hizb Ettahrir ne reconnait pas les fondements de la république, les institutions de l’Etat et la constitution et appelle à l’instauration de la charia et du califat islamique.
Le 15 août dernier, ce parti islamiste radical a été suspendu pour un mois de toute activité à la demande du chef du contentieux de l’Etat représentant la présidence du gouvernement. Décision invalidé, le 29 du même mois par le tribunal de première instance de Tunis qui a jugé recevable le recours en référé présenté par le parti contre la suspension de ses activités.
Créé au début des années 1980, ce mouvement n’a été légalisé qu’en 2012, sous le gouvernement islamiste de Hamadi Jebali, ancien secrétaire général d’Ennahdha. Sa légalisation avait suscité une polémique au milieu de la classe politique et d’une grande partie de la société civile dans la mesure où le parti est régulièrement accusé de troubles à l’ordre public.
I. B. (avec Tap).
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