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Samir Tarhouni accusé de harcèlement par sa collègue Raja Chebbi

Raja Chebbi, commissaire de police générale, accuse de harcèlement Samir Tarhouni, directeur général de la formation au ministère de l’Intérieur.

Commissaire de police générale catégorie 1, âgée de 55 ans, Raja Chebbi affirme que Samir Tarhouni a empêché son départ au Congo, pour une opération de maintien de la paix de l’ONU. Elle dit avoir passé les examens avec brio, en juillet dernier, et avoir été retenue en tête de liste. «Il m’a court-circuitée. Cette mission devait être le couronnement de ma carrière et me permettre de représenter mon pays», a-t-elle expliqué, mais son chef hiérarchique l’a bloquée. Et ce blocage, elle l’explique par une ancienne histoire : Samir Tarhouni lui a fait des avances qu’elle a refusées, dit-elle. Ce qui n’a pas plu à ce dernier qui s’est juré de le lui faire regretter. A en croire Raja Chebbi, ce calvaire a duré 4 ans durant lesquels elle a essuyé plusieurs dénis de ses droits.

Ce harcèlement administratif a culminé avec les obstacles qu’il a mis pour l’empêcher de partir en mission au Congo, et notamment en adressant un courrier à l’ONU via le ministère des Affaires étrangères où il affirmait qu’elle n’était prête pour assurer cette mission. C’est, en tout cas, ce qu’elle affirme, en disant disposer de tous les documents appuyant ses accusations.

«Cet ennemi de la femme ne doit pas rester en poste où il représente un danger. Moi je parle, je dénonce et je ne vais pas laisser faire. Comment peut-on garder un homme pareil à la tête de la direction générale de la formation», a déploré Mme Chebbi. Et d’ajouter : «Le président Béji Caïd Essebsi et le chef du gouvernement Youssef Chahed ont été informés de ces péripéties, mais ils n’ont pas donné suite. Je voudrais que justice soit faite et que la femme tunisienne ne puisse pas être humiliée et qu’elle puisse avoir elle aussi le droit de représenter dignement son pays à l’étranger».

Raja Chebbi qui est poétesse à ses heures, auteure de plusieurs recueils, dont le dernier en date est titré « En vers et contre toi », est fière d’avoir fait carrière dans le corps de la police et d’être montée si haut en grade, mais cette affaire lui a laissé un arrière-goût amer. «Pour bénéficier de mes droits, je n’ai pas à me plier aux caprices d‘un homme qui n’accepte pas qu’une femme se refuse à lui et qui se venge d’elle aussi mesquinement», a-t-elle conclu.

Rappelons que Samir Tarhouni était chef de la Brigade antiterroriste (BAT) avant la révolution et qu’il a eu son heure de gloire, le 14 janvier 2011, en interceptant les membres du clan Trabelsi, alliés de l’ancien président Ben Ali, à l’aéroport pour les empêcher de fuir le pays. «Ce n’était pas de l’héroïsme, il avait reçu des instructions pour le faire, mais il reste à connaître de qui ces instructions ont-elles émané», disent ses détracteurs.

Y. N.

 

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