Edifice imposant à l’entrée sud de la célèbre ville balnéaire au nord de Tunis, le fort de La Goulette est un monument historique qui se trouve aujourd’hui dans un déplorable état désolation.
Par Naceur Ben Frija *
Le fort de la Goulette, appelé communément Karaka, édifié au 16e siècle, par les Espagnols puis modifié et complété par les Turcs, couvre une superficie totale d’environ 10.000 m2. Il avait, dans l’esprit de ses bâtisseurs, une vocation essentiellement défensive. Il ne servait de geôle qu’accessoirement, soit sur une infime superficie. D’où la dénomination Karaka (pénitencier en arabe tunisien) apparaît impropre. Sur ce chapitre, je laisserais le soin aux historiens et archéologues de nous fournir leurs versions de son histoire à travers les siècles.
L’édifice est, en tous les cas, aujourd’hui, bien présent et imposant à l’entrée sud de la Goulette. C’est dire qu’il occupe un emplacement de choix. Et s’impose sur la liste de notre patrimoine, dans la stratégie annoncée de dynamiser le tourisme culturel.
Jusqu’à récemment, le fort était squatté par des familles pauvres.
Il représente le premier vestige historique que les touristes de croisière voient en quittant le port sur leur itinéraire les conduisant à la découverte du patrimoine culturel que recèle la banlieue nord de Tunis et d’autres lieux de la capitale.
Les autres touristes aussi, qu’ils soient étrangers ou tunisiens, provenant des hôtels et des autres régions du pays, le rencontre dans leur circuit les menant vers Carthage et Sidi Bou Saïd, ou tout simplement, ceux arrivant pour visiter la Goulette.
À l’occasion d’une visite récente organisée par l’Association Club Didon de Carthage, très active dans la vulgarisation de notre patrimoine, il nous a été donné de constater l’état de désolation dans lequel se trouve ce monument historique. Il existe, certes, quelques travaux en cours qui consistent en la consolidation des voûtes.
Cependant, le reste du fort maritime est en état de délabrement et d’abandon total.
C’est le premier vestige que les croisiéristes voient en débarquant au port de La Goulette.
Les travaux de restauration sont certainement coûteux, mais plus on attendra, plus le volume des travaux deviendra important et le coût contraignant.
Il sera sûrement aisé de lui trouver une destination en tant que musée. Ce qui lui permettra de s’autofinancer dans le futur. En tous les cas, il n’est pas permis de laisser ce fort maritime, à l’emplacement stratégique, fournir une telle image de notre patrimoine.
* Juriste conseil.
Article du même auteur dans Kapitalis :
Salon du livre de Paris : «Venez en Tunisie, tout est tranquille»
Donnez votre avis