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Management : La RSE au service des entreprises pérennes

La responsabilité sociétale des entreprises (RSE), concept qui consiste à humaniser l’entreprise, a été le thème central de la 3e Journée internationale des métiers de la banque et de la finance.

Par Khémaies Krimi

Organisée, le 20 avril 2018, à Tunis, par l’Ecole universitaire de finance et de management (IAE Tunis) et l’Association des métiers de la banque, de la finance et de la comptabilité (AMBFC), cette journée a été marquée par une très forte participation d’étudiants africains subsahariens.

L’objectif, selon les organisateurs, est d’inculquer aux futurs managers africains les best practices (bonnes pratiques) avant de créer des projets viables et pérennes au cas où ils décideraient de se lancer dans les affaires, d’autant plus que l’Afrique est retenue par tous les analystes comme un continent d’avenir.

La RSE en Tunisie est encore à ses débuts

La RSE désigne la prise en compte par les entreprises des enjeux environnementaux, sociaux et éthiques dans toutes leurs activités. Cette approche de management développée est apparue depuis les années 1980, mais elle n’a commencé à intéresser les entreprises tunisiennes que tout récemment.

Dans un premier temps, elle était rejetée parce qu’elle était perçue, maladroitement, comme une charge de plus, voire comme «un impôt supplémentaire déguisé».

Dans un deuxième temps, elle était adoptée comme un jeu de mode pour se donner une image sociale positive consistant à financer, de temps en temps, une action de bienfaisance : financement d’une clôture d’école, entretien d’un espace vert jouxtant le siège de l’entreprise, création d’un mini-club informatique dans une contrée enclavée…

Et pourtant, à y regarder de près, la RSE est loin d’être une action caritative ou un quelconque investissement marginal de l’entreprise. Elle vient consacrer une évolution majeure de l’entrepreneuriat dans le monde. Elle a pour mérite de favoriser le respect de l’environnement, l’exploitation rationnelle des ressources, la suppression de toutes sortes de dumping (salaires bas, travail des enfants et des femmes…), la sédentarisation et la motivation des salariés, l’amélioration de la productivité et de la performance.

Les avantages de la RSE

De nos jours, la RSE est retenue comme un label de management très apprécié par les bailleurs de fonds, les fournisseurs et la clientèle. C’est que la responsabilité sociétale des entreprises (RSE), contrairement à sa responsabilité sociale qui se limite au rapport salariés employeurs, est plus globale. Elle intègre plus d’activités. Les activités des entreprises sont ici entendues au sens large : activités économiques, interactions internes (salariés, dirigeants, actionnaires) et externes (fournisseurs, clients, autres…).

Conscients des avantages dont les entreprises peuvent tirer profit de la RSE, l’Organisation des nations unies (Onu) a créé, en 2009, l’initiative Sustainable Stock Exchanges (SSE) pour moraliser des entreprises cotées en bourse et exiger d’elles de prévoir dans leurs bilans un certain nombre d’actions sociétales.

Cette initiative est destinée à identifier les moyens de collaboration entre les places financières et les investisseurs, les régulateurs et les entreprises, en visant un double objectif : améliorer la transparence face aux enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) et encourager le financement responsable et à long terme.

Par son adhésion, en 2015, à cette initiative, la Bourse des valeurs mobilières de Tunis (BVMT) s’est engagée, en principe, à collaborer avec les régulateurs pour sensibiliser les investisseurs, les sociétés cotées et les entreprises en général, à l’importance du rôle du citoyen dans la protection de l’environnement au sens large, y compris l’environnement des affaires, ainsi qu’à bannir la corruption, promouvoir la transparence et favoriser une meilleure gouvernance des entreprises.

Les trois normes incontournables pour une démarche RSE

Pour être bien menée, la RSE se doit de se référer constamment à des référentiels, voire à des normes internationales dont trois sont incontournables.

La première, l’ISO 26000, qui définit les lignes directrices de la responsabilité sociétale. Elle donne un cadre international de comportement à tout type d’organisation (entreprises, collectivités, Ong, syndicats…) quelle que soient sa taille et ses domaines d’actions.

La norme ISO 26000 respecte les grands textes fondateurs internationaux comme la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, les conventions de l’Organisation internationale du travail (OIT)…

Vient ensuite, la norme ISO 14001, qui définit les règles de respect de l’environnement par l’entreprise.

Il y a aussi l’ISO 8000, norme mondiale pour la qualité des données et les données de base d’entreprise (description des fonctionnalités et définition les exigences relatives à l’échange standard de données de base entre partenaires).

Au final, il n’y a que des avantages avec la RSE en ce sens où toute démarche dans cette perspective contribue à rassurer investisseurs, les bailleurs de fonds, les fournisseurs et les prestataires. Elle constitue un élément favorable à la pérennisation de l’entreprise car elle l’aide à anticiper les crises, à faire face aux instabilités et, par conséquent, à prendre les bonnes décisions.

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