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Organisation secrète d’Ennahdha : Tentatives de descentes policières au domicile d’Abdelaziz Daghsni

Ghannouchi avec son protégé, Abdelaziz Daghsni, suspecté d’appartenance à l’organisation secrète d’Ennahdha

Deux tentatives de descentes policières ont eu lieu, mardi 6 et mercredi 7 août 2019, au domicile d’Abdelaziz Daghsni, président du Conseil régional de la Choura du parti Ennahdha à Ben Arous. Ce dernier est accusé par le comité de défense de Chokri Belaïd (assassiné le 6 février 2013 par des extrémistes religieux) d’être à la tête de l’organisation secrète du parti islamiste.

C’est Noureddine Bhiri, président du bloc parlementaire du parti islamiste, qui a révélé ce qu’il a qualifié de tentative de descentes, tout en dénonçant un abus policier, arguant que les propriétaires de la maison étaient absents au moment des faits.

Le dirigeant d’Ennahdha prétend aussi que la patrouille sécuritaire n’avait pas d’autorisation de la justice pour effectuer une perquisition.

On rappellera qu’Abdelaziz Daghsni, présenté par le comité de défense de Belaïd comme un proche de Rached Ghannouchi, président d’Ennahdha, est accusé d’avoir fabriqué le destructeur de documents avec lequel des documents de l’organisation secrète du parti islamiste ont été supprimés.

Selon la même source, le nom de Daghsni a été soufflé par son «frère» Mustapha Khedher, ancien militaire proche des dirigeants du parti de Ghannouchi, condamné depuis 2014 à 8 ans de prison ferme pour détention et destruction de documents confidentiels appartenant au ministère de l’Intérieur. Ces documents concernent des groupes terroristes.

Depuis janvier dernier, ce dernier est aussi poursuivi pour homicide volontaire par le juge d’instruction, en charge des affaires d’assassinat de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi.

Me Koutheir Bouallègue, membre de la défense des Belaïd et Brahmi avait dénoncé, en novembre 2018, la non-convocation d’Abdelaziz Daghsni par la justice, allant même jusqu’à dire que son nom a été supprimé des dossiers de l’enquête.

En mars dernier, 43 députés avaient déposé plainte auprès du procureur de la république du tribunal de Tunis, pour l’ouverture d’une enquête sur l’organisation secrète d’Ennahdha, dont l’existence a été révélée par les avocats en charge des affaires des assassinats politiques des 2 dirigeants de gauche, tués lorsque le parti islamiste dirigeait le gouvernement. Les avocats parlent d’ailleurs de crime d’Etat… Mais l’affaire, gênante pour les parties au pouvoir, continue de faire du surplace et la justice, marchant sur des œufs, fait semblant de regarder ailleurs, trop occupée à essayer de ne pas regarder les dossiers de… très près.

Y. N.

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